“Tous les ingénieurs du continent africain sont appelés, aujourd’hui, à déployer davantage d’efforts pour identifier les solutions idoines pour pouvoir affronter les grands défis en matière de sécurité alimentaire”, a indiqué le président de l’Ordre des ingénieurs tunisiens (OIT), Oussama Khériji.

Intervenant à l’ouverture de la conférence internationale sur “l’ingénierie et la sécurité alimentaire en Afrique” qui se tient les 24 et 25 juin 2019 à Tunis, il a précisé que cet événement, marqué par la participation d’environ 300 ingénieurs et experts de plusieurs pays (Togo, France, Allemagne, Ghana, Kenya, Mozambique, Afrique du Sud, Egypte, Jordanie, Soudan, Liban, Libye), vise à examiner la contribution des différentes disciplines de l’ingénierie au développement de l’agriculture en Afrique et le rôle des technologies dans la réalisation de la sécurité alimentaire et dans l’évaluation des ressources naturelles (sécurité hydraulique, énergies renouvelables…).

Il s’agit, également, de créer une plateforme où les connaissances, les idées novatrices, les expériences, les capacités et les résultats des travaux des ingénieurs, des scientifiques et des décideurs ainsi que ceux des représentants de la société civile impliqués dans la sécurité alimentaire seront discutés, partagés et diffusés afin de proclamer, le 25 juin 2019, la ” Déclaration de Tunis de la sécurité alimentaire vue par les ingénieurs “.

“Cette déclaration sera une référence scientifique et politique pour les décideurs des pays africains afin de relever les défis de la sécurité alimentaire en Afrique”, a précisé Khériji.

De son côté, le ministre du commerce, Omar El Béhi a mis l’accent sur le rôle crucial des ingénieurs dans l’amélioration de la production agricole afin de réaliser la sécurité alimentaire.

Il a, dans ce contexte, appelé à la nécessité d’assurer un meilleur encadrement et d’organiser les agriculteurs pour une meilleure productivité.

Selon l’Ordre des ingénieurs tunisiens, ce conclave a pour but d’attirer l’attention du monde sur le fait que l’effort international visant à sauver l’Afrique du spectre de la faim ne devrait pas se limiter à l’aide financière, mais doit également, s’étendre à l’appui scientifique et pratique apporté aux économies de ces pays et au transfert des expériences réussies, en vue de sauver les prochaines générations des nouvelles vagues de famine.

Le continent africain vit une situation alimentaire et sanitaire très difficile : plus de 20 millions d’africains sont morts des suites des famines répétées qui ont touché 18 pays africains.

De plus, la FAO a indiqué dans son rapport de l’année 2017, que 237 millions de personnes en Afrique subsaharienne souffrent de malnutrition et la même source a mis en garde contre une probabilité de famine en Afrique allant de 18 à 38 %, et ce suite à la détérioration des conditions alimentaires.

La FAO a, également, fait remarquer que 40 millions d’Africains risquaient de mourir de faim à cause de nouvelles vagues de famines. Les conflits politiques, les choix économiques peu judicieux, les guerres civiles, les graves changements climatiques, les sécheresses, les inondations, la désertification, les ouragans, les infestations acridiennes, les épidémies, les maladies et le gaspillage sont des causes majeures de la famine en Afrique.

Plusieurs experts appartenant à des organisations internationales ont pris part à cette manifestation, telles que la Fédération africaine des organisations d’ingénieurs (FAEO), l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), l’Organisation mondiale des agriculteurs (WFO), la Fédération internationale des conseils scientifiques (ICSU), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la Banque islamique de développement (BID), le Programme alimentaire mondial (WFP) Et l’Organisation météorologique mondiale (WMO).