Le gouvernement doit mobiliser 10 milliards de dinars (MDT), en 2019, outre les recettes fiscales prévues. Il est attendu de prélever 2,35 milliards de dinars sur le marché intérieur, sachant que l’épargne a baissé à environ 8% du PIB. Le reste du montant, soit 7,792 milliards de DT, va être mobilisé sur le marché extérieur à travers des prêts multilatéraux et bilatéraux (FMI, BM, AFD, etc.), d’après la Revue de la conjoncture économique (Mars 2019) de l’ITCEQ.

Selon l’éditorial de la revue signé par Zouhair El Kadhi, DG de l’Institut tunisien de la Compétitivité et des études quantitatives, il est également, prévu, “une nouvelle sortie sur les marchés internationaux pour un montant de 965 millions de dollars. La question qui demeure en suspens et que si nous avons réussi à mobiliser 500 millions d’euros en 2018, comment pourrions-nous mobiliser les 965 millions de dollars, en 2019?”.

“Conscient de ces difficultés, le gouvernement cherche à éviter les vagues avec les moyens du bord sachant que le marché intérieur manque cruellement, de liquidité et que l’épargne a beaucoup diminué de sorte qu’il devient difficile de mobiliser des ressources sur le marché intérieur. Sur le marché extérieur, la situation est encore plus compliquée eu égard au rating de la Tunisie”.

“Dans ces conditions, le gouvernement a tenté de trouver une solution intermédiaire mais non classique. L’idée est de trouver des ressources en devises sur le marché local. D’où le recours aux devises détenues par les banques tunisiennes souvent sous forme de comptes en devises pour les tunisiens résidents à l’étranger et les entreprises off-shore. L’idée parait très séduisante car le montant prélevé s’élève à 356 millions d’euros, avec une coût de crédit ne dépassant pas 2,5%”.

En conclusion, “l’année 2019 s’annonce difficile pour la Tunisie devant le contexte de ralentissement européen, de conditions géopolitiques instables (Iran, Venezuela, tensions USA-Russie) qui risquent de pousser les prix du pétrole vers la hausse, d’augmentation de taux d’intérêt dans le monde et de contraction de flux de capitaux vers les pays émergents”.

Au final, “nous sommes conscients de l’ampleur des risques baissiers et des incertitudes non levées. Nous constatons que la conjoncture, malgré son amélioration, ne croît pas encore au rythme que le potentiel de l’économie tunisienne pourrait offrir et qui permettrait une diminution du chômage et un assainissement des finances publiques. Malgré les risques évoquées, il nous semble toutefois, qu’il n’y ait pas assez d’éléments pour écarter le scénario de base d’une consolidation de la croissance au-dessus de 3%”, souligne le DG de l’ITCEQ.