En réaction au projet de loi, soumis à l’ARP et autorisant la Banque Centrale de Tunisie (BCT), de faire des avances au trésor public.

L’économiste Aram Belhadj, a affirmé, dans une déclaration à l’agence TAP, que ce projet de loi vise uniquement à faciliter l’accès du gouvernement à la liquidité de la Banque, afin de financer le déficit budgétaire de l’Etat, ce qui pourra entrainer “des risques inflationnistes et de dérapage, ainsi que retarder la mise en place des réformes indispensables pour les finances publiques”.

Toutefois, l’économiste estime qu’il est temps de revoir le statut de la BCT, mais “dans le cadre d’une nouvelle approche globale, laquelle consiste à redonner un rôle plus important à la BCT dans tout ce qui se rapporte à la croissance et au développement, pour qu’elle puisse jouer pleinement son rôle”.

Ainsi, il a souligné que l’amendement doit porter sur la modification des objectifs de la BCT, afin de l’impliquer davantage dans les efforts de développement du pays, et la révision d’un nombre de prérogatives relatifs à la gouvernance et la transparence, afin d’instaurer un système financier transparent.

“En parallèle, plusieurs réformes devraient être mises en place, dans les plus brefs délais, surtout au niveau du système fiscal, la compensation, la gestion des entreprises publiques…, et ce, afin de surmonter les difficultés financières et rétablir les finances publiques”, a-t-il encore noté.

Le projet de Loi soumis à l’ARP prévoit, pour rappel, d’approuver une autorisation exceptionnelle à la BCT lui permettant d’accorder des facilités au Trésor public d’une valeur de 7 milliards de dinars, remboursable sur une période de 10 ans sans intérêts, et avec une période de grâce de trois ans. Cette enveloppe servira à financer une partie du déficit budgétaire au titre de l’exercice 2024.

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