L’Université de Gabès a récemment abrité une table ronde sur le thème “Phosphates : une industrie du futur”, et ce dans le cadre des préparatifs pour le sommet de la Francophonie prévu en 2020, en Tunisie.

La rencontre a été organisée par le Groupe chimique tunisien en collaboration avec des revues françaises avec la participation notamment de Wided Bouchamaoui, ancienne présidente de l’organisation patronale (UTICA).

Pour le président directeur général de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), Abdellatif Hmam, les besoins alimentaires vont augmenter substantiellement en fonction de la croissance démographique mondiale (9 milliards de personnes en 2050), ce qui engendrera une forte demande en engrais chimiques nécessaires à l’agriculture. De ce fait, les pays producteurs de phosphates s’emploient à développer la filière et à attirer les investissements dans ce secteur.

La Tunisie, dit-il, a acquis une importante expérience dans ce domaine. Elle produit des engrais chimiques de qualité supérieure lui permettant de relever le défi de la compétitivité à l’international.

Hmam appelle à sauvegarder cette filière et à conserver ses marchés traditionnels et à conquérir de nouveaux clients ce qui nécessite d’éviter le blocage de la production et d’améliorer la qualité de la production à travers la valorisation de la recherche.

La rencontre a permis d’évoquer, notamment, les solutions existantes pour éliminer les rejets de phosphogypse à Sfax et à Gabès, notamment celles apportées par la recherche menée par le centre de biotechnologie à Sfax.

Au cours des travaux de la table ronde, deux militants associatifs du mouvement “Stop pollution” ont brandi des slogans pour dire qu’on ne peut pas parler de l’avenir du phosphate sans analyser le présent, ni évoquer les problèmes de pollution générés par les rejets de phosphogypse et leurs impacts sur la santé, outre les problèmes de l’emploi dans la région.

L’industrie de transformation du phosphate tourne au ralenti, depuis plusieurs mois, dans la région de Gabès, à cause notamment de la baisse du stock de phosphate de provenance de Gafsa où les mouvements sporadiques de protestation pour l’emploi bloquent la production.

Durant les huit dernières années, la production de phosphate par la CPG n’a pas dépassé 40% de celle réalisée en 2010, soit 5 millions de tonnes par an, contre 8 millions en 2010.