Plus de 27% des plaintes déposée auprès de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) sont d’origine inconnue, constituant ainsi le plus fort taux des requêtes enregistrées par l’Instance. C’est ce qui ressort de son rapport annuel 2017 publié jeudi 27 décembre 2018.

L’INLUCC explique cela par “la peur des poursuites qui pourraient en découler”. D’ailleurs, elle affirme avoir transféré cinq plaintes pénales à la justice pour stigmatisation et intimidation des dénonciateurs de corruption par l’administration ou certains responsables de l’entreprise dans laquelle ils sont employés, et ce conformément à l’article 35 de la loi organique sur la dénonciation de la corruption et de la protection des lanceurs d’alerte.

Dans le même ordre d’idées, l’Instance assure avoir fourni une protection pour huit dénonciateurs de faits de corruption.

Concernant le secteur de l’information et de la communication, l’INLUCC indique avoir transféré 33 dossiers à la justice pour “atteinte à la réputation sur les réseaux sociaux”. Ces plaintes ont été déposées auprès des tribunaux de première instance de Tunis, de l’Ariana, de Ben Arous, de La Manouba et de Sidi Bouzid.

En ce qui la concerne, l’INLUCC a saisi la justice à 70 reprises contre des sites électroniques pour des publications portant atteinte à l’Instance et à son président.

En effet, au cours d’une conférence-présentation dudit rapport, le président de l’INLUCC, Chawki Tabib a indiqué que “l’Instance, qui respecte la liberté d’expression et la considère comme un principe sacré, rejette toutefois les campagnes de diffamation à la solde de certaines parties et les fausses allégations”.