Le gouvernement tunisien aurait dû lancer, depuis la révolution, un audit pour clarifier la situation des ressources énergétiques de la Tunisie, a indiqué Mustapha El Hadad, consultant indépendant en stratégie et politique énergétique, affirmant que les résultats de cet audit auraient pu nous permettre de comprendre la réalité de nos ressources.

Intervenant lors d’une table ronde sur la gouvernance du secteur tunisien de l’énergie, vendredi 14 décembre, El Haddad a souligné que la Tunisie fait face à deux enjeux majeurs: la sécurité énergétique (avec un déficit qui ne cesse de s’aggraver) et la gouvernance énergétique.

Dans ce cadre, il estime nécessaire d’enraciner les principes de la transparence et d’intégrité, en partageant l’information fiable avec le grand public et en s’attaquant aux dossiers de corruption dans cette activité.

De son côté, Ali Kanzari, président de la Chambre syndicale nationale du photovoltaïque (UTICA,) a réitéré l’impératif de mettre en place les piliers de la transition énergétique afin de faire face au déficit énergétique qui s’est multiplié ces dernières années, entraînant un déficit commercial accablant et la détérioration de la balance de paiement.

La réussite de cette transition énergétique serait tributaire, selon Kanzari, de l’assouplissement des procédures administratives, de la mobilisation des financements nécessaires et du lancement des mesures de motivations.

Ainsi, il a appelé à adopter un système de comptage des excédents et des tarifs d’injection et de transport de l’énergie électrique (par les abonnés moyenne tension et haute tension net-metering) à la place de net-building. Il s’agit, là, d’aligner le prix d’achat de l’électricité par la STEG, aux industriels produisant de l’énergie électrique, à celui de vente proposé par cette dernière.

Il a préconisé, aussi, de lancer progressivement des programmes de valorisation des déchets, tels que les déchets municipaux, et de mettre en place un programme social subventionné par le Fonds de la Transition énergétique visant le raccordement à la basse tension, de plus de 1 million de foyers à faible revenu.

Organisée par l’UTICA Academy et la fondation Konrad-Adenauer-Stiftung (KAS), cette manifestation a été marquée par la participation de nombreux experts du secteur.