La préparation de la phase II a commencé avec la signature, en septembre 2018, d’une convention entre ADS et le ministère de l’Education nationale. L’ambition du patron de Comete Group n’est rien moins que d’étendre ce programme à l’ensemble des 650 lycées de Tunisie.

Tout comme on ne change pas une équipe qui gagne, on n’arrête pas un projet qui tient ses promesses et atteint tous ses objectifs. Tunisia 88, le projet lancé en mars 2016 par le pianiste américain Kimball Gallagher et l’association Action et Développement Solidaire (ADS), en partenariat avec la Banque européenne d’investissement (BEI) et le ministère de l’Education nationale, afin de contribuer à gommer les clivages sociaux et permettre aux lycéens d’exprimer leurs émotions à travers la musique, est dans ce cas de figure.

Aussi, Radhi Meddeb, fondateur et président d’ADS, et maître d’œuvre de ce projet, a-t-il commencé à en préparer la phase. Avec une ambition décuplée.

Bien qu’expérimentale, selon le mot de M. Meddeb, la première phase a permis d’organiser 88 concerts de musique –dont 75 en milieu scolaire-, de créer 75 clubs –à raison de 3 à 4 par gouvernorat- comptant un milieu d’adhérents et de toucher plus de 10.000 élèves au total. Là où un besoin pressant se faisait sentir, ADS a offert des violons et même des pianos –comme à Tataouine.

En plus de cours de musique, les lycéens engagés dans ce programme ont eu droit –chose essentielle pour leur réussite dans leur vie- à une formation au leadership et à l’organisation de la gouvernance des clubs de musique.

La préparation de la phase II a commencé avec la signature, en septembre 2018, d’une convention entre ADS et le ministère de l’Education nationale. L’ambition du patron de Comete Group n’est rien moins que d’étendre ce programme à l’ensemble des 650 lycées de Tunisie. Ce qui nécessite des moyens financiers conséquents : alors que le budget de la phase I s’est élevé à 500.000 dinars, il en faudra dix fois plus –soit près de 5 millions de dinars- pour la deuxième.

Le président d’ADS a déjà engagé des discussions avec de grands bailleurs de fonds pour les convaincre d’accompagner financièrement cette action au cours des prochaines années.

En plus des lycées, la deuxième phase du projet Tunisia 88 va également concerner une autre cible –sensible, celle-là-, en l’occurrence les personnes condamnées et ayant purgé leurs peines pour les aider à se réinsérer dans la société à travers la musique et le théâtre.

Le président d’ADS a soumis l’idée à Ghazi Jribi peu de temps avant son départ du gouvernement. D’après Radhi Meddeb, le ministre de la Justice sortant a été enchanté par l’idée et a donné son accord pour sa concrétisation. Espérons que son successeur, Karim Jamoussi, sera du même avis et aussi motivé. L’expérience débuterait dans deux centres de rééducation des jeunes, l’un pour garçons et l’autre pour filles.