Présent en France et à l’International à travers 34 implantations, dont 25 en France et 9 à l’International, le groupe français Laplace, spécialisé dans la finance circulaire, composante majeure de l’économie circulaire ou durable, a choisi de promouvoir cette nouvelle activité en Afrique à partir de la Tunisie. Il a décidé de créer, à cette fin, une filiale régionale: « La place Afrique en Tunisie ». Objectif : faire de la Tunisie « le point de départ de redéploiement de ses activités sur toute l’Afrique ».

Un rappel succinct : la finance circulaire vise à consacrer davantage d’argent aux activités durables et à dissuader son utilisation, uniquement dans la consommation. Elle désigne toute forme de service financier destiné à promouvoir les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les décisions d’investissement en vue d’un profit durable pour les clients et la société.

Le choix de la Tunisie a été dicté par plusieurs atouts d’après le Directeur du bureau « La place Afrique en Tunisie », Laurent Caizergues.

Parmi ces atouts figurent le positionnement géographique de la Tunisie au milieu de la méditerranée et au carrefour de trois continents, des conventions bilatérales de non-double imposition en faveur de la Tunisie dont celle conclue avec la France et surtout une fiscalité incitative de moins de 15%. Ce dernier avantage constituerait une forte incitation à l’investissement durable.

Ce que peut faire la finance circulaire pour les tunisiens et franco-tunisiens

Pour le cas de la Tunisie, la mission de la filiale du Groupe La place, consistera « à donner la possibilité aux Tunisiens et aux Franco-tunisiens installés en Tunisie d’envoyer des avoirs en Europe sous certaines conditions en collaboration avec la Banque Centrale de Tunisie (BCT). La seule condition qu’on leur demande est l’obligation de faire revenir les fruits de ces placements à moyen et court termes. L’objectif est de créer de la valeur ajoutée et de la richesse pour les personnes elles-mêmes, leurs héritiers et la Tunisie dans le cadre de l’économie circulaire».

Selon la même source, la clientèle ciblée est, à priori, aisée. « Il s’agit de personnes physiques et morales qui ont un niveau de vie très élevé. On n’est pas au niveau de la classe moyenne. Avec la finance circulaire, on parle d’industriels,  on parle de grandes familles… L’enjeu réside dans leur information et sensibilisation. A partir de là, on peut créer un cercle vertueux », a déclaré Caizergues dans le cadre d’un entretien avec le Magazine « l’Economiste Maghrébin ».

Le directeur du bureau de « La place Afrique en Tunisie » a ajouté cette précision. : « la finance circulaire est actuellement encore un sujet de niche. Le sujet est encore trop peu connu aujourd’hui, il faut donc commencer par lui donner plus de présence et de pertinence. C’est ce à quoi le Groupe français Laplace dont relève le bureau Laplace Afrique s’emploie et contribue ».

La finance circulaire n’est pas encore connue en Tunisie

Dans cette perspective, le bureau de Tunisie va organiser prochainement en partenariat avec la Banque centrale de Tunisie (BCT) et une banque de la place, une table ronde sur la finance circulaire et les avantages qu’elle présente.

Cette manifestation sera axée sur la thématique de l’échange automatique des informations par rapport au contrôle de change.« Elle ciblera, d’après Laurent Caizergues, les personnes qui travaillent particulièrement à l’export, toutes les personnes qui ont des revenus élevés et qui veulent investir dans des activités locales ainsi que toutes les personnes qui travaillent avec une patente à l’international… ».

Pour assurer l’échange automatique des informations, la même source estime que la Tunisie devrait « adopter des lois qui doivent le permettre. Puis, il y a tous les éléments qui doivent permettre la collecte des informations et de faire l’échange ».

Sur ce plan, les choses avancent bien, d’après lui. « La Tunisie est sur une bonne trajectoire. Elle est en train de mettre en place une réforme de change. Certes, ce n’est pas encore tout à fait opérationnel. Ce qui est sûr, l’instauration automatique des échanges d’informations prendra du temps », a-t-il dit.

Dont acte.