Une dizaine de clusters financés par deux dons de l’AFD (Agence Française de Développement) et la JICA (Agence Japonaise de Coopération Internationale) sera lancée en 2019, a déclaré le ministre de l’Industrie et des PME, Slim Feriani.

Intervenant au cours d’une table ronde sur “le développement des clusters en Tunisie: Etat des lieux et défis à relever”, tenue mardi 13 novembre, Feriani a ajouté que ces clusters, dont la mission consiste à renforcer la compétitivité, l’exportation et l’innovation, concerneront plusieurs secteurs dont les énergies renouvelables.

Les différents clusters…

Evoquant les initiatives déjà lancées, le ministre a cité une première expérience pilote avec l’AFD en appui au cluster mécatronique qui a donné des résultats encourageants et qui a servi de base pour la création d’une 2ème vague de 4 clusters avec l’appui de l’Union européenne, puis la GIZ (Coopération allemande).

Il s’agit également d’une autre action entreprise avec des ministères et des bailleurs de fonds (ONUDI, BM) et qui concerne 4 projets financés par des prêts de la BM, au profit des ministères de l’Agriculture et de la Formation professionnelle, en coordination avec le ministère du Développement et de la Coopération internationale.

La Tunisie compte une vingtaine de clusters opérant dans tous les secteurs de l’industrie (mécatronique, électronique, textile technique, produits de la mer, huile d’olive, dattes et dérivés, e-health, mécanique-métallurgie, énergies renouvelables) et même dans d’autres activités telles que l’art de la table ou la mosaïque, a-t-il encore précisé.

Un Cluster pour la variété d’olive Chetoui

Pour sa part, Mehdi Klai, animateur du Cluster huile d’olive du nord-ouest, rappellera que cette région à vocation agricole se caractérise par la variété d’olive Chetoui, d’où l’idée de valoriser ce produit à travers la création d’un cluster qui regroupe aujourd’hui trois Groupements de développement agricole (GDA), 4 sociétés agricoles et 19 entreprises industrielles (huileries et entreprises de conditionnement).

L’objectif recherché était de travailler sur la visibilité car même les agriculteurs de la région ne sont pas conscients de la valeur et de la qualité de leurs olives et de leur huile, a-t-il expliqué.

Notre travail consistait à encourager les agriculteurs à améliorer davantage la qualité de leurs olives et les entreprises à développer leur process d’extraction, de stockage et de conditionnement de l’huile d’olive, a-t-il encore expliqué.

Au cours du lancement (2016), un deuxième défi s’est posé: comment regrouper des concurrents et les amener à travailler ensemble, a indiqué Klai, ajoutant que la mobilisation des financements représentait un autre défi de taille, relevé grâce à trois ou quatre programmes avec la BM, le projet Tasdir+ et le Fonds de Promotion de l’Huile d’Olive Conditionnée (FOPROHOC).

En termes de marchés, Klai a fait savoir que ce cluster, qui a déjà obtenu plusieurs prix, est présent sur le marché Japonais et continu sa politique de recherche de nouvelles niches, en plus des marchés classiques dont les USA, la Grande Bretagne et l’Italie.

Le vice-président de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) a rappelé que les clusters représentent une plateforme de soutien aux entreprises qui favorisent le développement de l’innovation, la productivité et l’exportation et l’internationalisation.