Si le secteur des TIC monopolise 11% du PIB en 2017 et s’il est un secteur très performant notamment à l’export, c’est en grande partie parce que c’est un secteur de pointe dans l’économie tunisienne.

De ce point de vue, la Tunisie est une exception en Afrique, par le poids du secteur dans TIC dans l’économie, par le nombre d’ingénieurs en informatique formés chaque année (12.000 nouveaux diplômés) et par un bilan commercial excédentaire -dans le sens où nos exportations en logiciels et services informatiques dépassent et de loin nos importations, nous affirme une source bien informée.

Toutefois, plusieurs institutions et entreprises continuent à l’ignorer et à pénaliser les opérateurs du secteur TIC sur le marché tunisien, en recourant aux produits logiciels importés, regrette notre interlocuteur.

Pour illustrer cette anomalie, notre source prend 2 exemples. La Tunisie et certaines de nos banques continuent à importer des logiciels de Global banking, malgré l’existence de 3 sociétés de services tunisiennes ayant développé des logiciels bancaires de grande qualité.

En effet, une société comme BFI est même le leader en Afrique, nous dit notre interlocuteur, avec plus de 14 banques équipées avec sa solution Carthago. Rien qu’en 2018, BFI a équipé 3 banques d’habitat en Afrique subsaharienne, celles du Sénégal, du Tchad et dernièrement du Niger.

En revanche, en Tunisie notre banque locale a fait le choix de Temenos comme solution de Global banking, «préférant un produit obsolète car technologiquement développé dans un langage très ancien et au prix dépassant les 50 millions de dinars tunisiens pour la licence et son implémentation», explique notre spécialiste.

L’administration publique n’est pas en reste, puisque la Primature s’est fait équiper d’un système d’achat public en ligne “TUNEPS“, d’un éditeur sud-coréen. Toujours selon notre spécialiste, cette solution serait un fiasco, car elle ne parvient pas à couvrir toutes les fonctionnalités demandées.

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Du coup, la présidence du gouvernement aurait lancé un appel d’offres pour son remplacement. «Ce qui signifie un aveu d’échec», estime notre source.

Malheureusement, personne n’est prophète ce soit. Les éditeurs de logiciels tunisiens ne font pas exception.