La Tunisie sera “le cerveau de la statistique en Afrique”, a déclaré, vendredi 2 novembre, le délégué des Affaires économiques à l’Union africaine, Victor Harison.

Harison, qui visite la Tunisie à l’occasion de l’inauguration de l’Institut des statistiques de l’Union africaine (ISUA), estime que la Tunisie est capable de jouer un rôle pionnier dans l’intégration économique en Afrique. Elle pourrait profiter pleinement des opportunités qu’offre le marché africain.

Interview.

L’Institut des Statistiques de l’Union Africaine a ouvert ses portes à Tunis. Pensez-vous qu’il va jouer un rôle éminent dans l’impulsion des relations et des échanges commerciaux en Afrique ?

Evidemment oui, je pense que la Tunisie sera “le cerveau des statistiques en Afrique, après l’inauguration de cette entité relevant de l’Union africaine en Tunisie (vendredi 23 novembre 2018).

Un besoin s’est fait sentir pour la création de cet organisme pour pouvoir fournir des statistiques fiables pouvant faire office d’un instrument efficace aidant à la prise de décision et à la conception de politiques économiques à l’effet de renforcer la croissance et impulser le développement.

Ce que nous constatons dans les pays africains, c’est le manque avide des statistiques, et même si elles existent, la plupart d’entre elles manquent de crédibilité. Pour cela, nous espérons que cet institut pourra nous aider à développer le système de la statistique et le rendre unifié dans tous les pays africain, pour qu’il joue (Système) un rôle dans l’intégration économique et l’instauration d’une zone de libre-échange en Afrique, considérée comme étant un marché prometteur dans l’avenir et d’une densité forte de population.

Comment évaluez-vous le volume des échanges commerciaux à l’échelle africaine actuellement ?

Jusqu’ici, les échanges commerciaux interafricains sont faibles. Il est décevant de voir ce marché submergé par des marchandises provenant de l’étranger, ce qui rend, en conséquence, les exportations des pays africains limitées à des matières non manufacturées, à l’instar des exportations des produits transformés qui ne représentent que 18% seulement de la totalité des échanges africains et 1% des échanges mondiaux.

Il est grand temps de changer cette situation économique. Nous partons de cette institution considérée comme un acquis précieux et effectif pour aller de l’avant et par delà fournir des statistiques fiables.

Pensez-vous que la Tunisie peut jouer un rôle important dans l’intégration économique en Afrique, tout en profitant de son positionnement stratégique ?

L’installation de l’Institut des statistiques de l’Union africaine à Tunis témoigne sans nul doute du rayonnement de la Tunisie à double échelle africaine et mondiale. Je pense que la Tunisie est capable de jouer son rôle comme il se doit, surtout dans un marché qui offre beaucoup d’opportunités aux hommes d’affaires tunisiens dans tous les domaines.

En guise d’exemple, le secteur des dattes en Tunisie qui constitue un segment important des exportations agricoles tunisiennes. Le pays peut exporter sur le marché africain pour gagner des recettes en devises.

Il existe d’autres créneaux pour l’exportation vers le marché africain. Il s’agit entre autres des produits de la mer, l’énergie, l’infrastructure routière et ferroviaire et aussi les services et les technologies de la communication qui peuvent également être externalisés vers l’Afrique.