L’incubateur de la diaspora tunisienne qui sera incessamment lancé, est une structure permanente qui aura pour mission d’accompagner, d’une façon transnationale, les Tunisiens à l’étranger, dont le nombre s’élève actuellement à 1,2 million de personnes (professionnels et non professionnels). C’est ce qu’a expliqué le responsable du projet de mobilisation de la diaspora à la GIZ, Oula Tarssim.

“Parmi six structures d’incubation et d’accompagnement, déjà présélectionnées, une sera sélectionnée par un jury composé des secteurs public et privé ainsi que de la GIZ pour un mandat de deux ans”, a précisé Tarssim qui intervenait, samedi 3 novembre à Tunis, à un forum sur la diaspora professionnelle.

“L’initiative de la GIZ moyennant un financement de 4,6 millions d’euros (15,08 MD) s’inscrit dans la cadre du projet “Progrès Migration Tunisie”, financé par l’Union européenne à hauteur de 12 Millions d’euros (39,36 MDT). Son objectif est d’exploiter les potentialités et opportunités qu’offre la diaspora pour mobiliser des investissements en Tunisie” .

“La GIZ envisage, à travers ce projet, de créer une fédération des Tunisiens résidents à l’étranger, d’établir des partenariats stratégiques en Europe et de mettre en place, pour cette fin, une plateforme digitale”, a ajouté la responsable.

Pour le ministre de l’Industrie et des Petites et moyennes entreprises, Slim Feriani, les Tunisiens, en particulier, les professionnels, à l’étranger ont un grand rôle à jouer dans la transition économique et la consolidation de la place de la Tunisie sur le marché international et partant la création de partenariats gagnant-gagnant.

“La diaspora est un outil clé et efficace pour assurer le réseautage, l’innovation, le transfert technologique, la mobilisation des fonds et la promotion des industries”, a-t-il poursuivi, relevant que l’objectif dans le domaine de l’industrie est de créer une nouvelle génération des PME, développer les industries automobile, aéronautique ainsi que les industries du textile-habillement et l’agroalimentaire”.

Selon le ministre, une stratégie est en cours d’élaboration pour impliquer la diaspora en limitant les défis auxquels elle fait face (bureaucratie, lourdeurs des procédures administratives…) et en s’inspirant des expériences réussies, telle que l’expérience irlandaise.

A cet égard, Feriani est revenu, dans ce contexte, sur le projet de loi sur le, crowdfunding (financement participatif) qui sera mis prochainement, à l’examen par un conseil ministériel. “Ce moyen de financement alternatif facilitera la contribution de la diaspora à l’investissement en Tunisie”.

Pour sa part, le président de l’Association professionnelle tunisienne des banques et établissements financiers (APTBEF), Ahmed El Karm, a souligné la nécessité de tirer meilleur profit de la volonté de la diaspora tunisienne pour investir en Tunisie, en leur préparant le terrain et en l’accompagnant à travers des structures d’accueil, notamment les banques “qui connaissent les forces et faiblesse de l’économie tunisienne”.

L’objectif, a-t-il dit, est de redynamiser davantage l’économie tunisienne qui a besoin d’une forte croissance ainsi que des ajustements structurels.

D’après El Karm, pour ce faire, il y a lieu de mettre en place une base de données exhaustive et actualisée permettant de recenser la diaspora tunisienne, de concevoir des idées de projets valables, conformes aux normes internationales et acceptées par les décideurs de la diaspora.

Le forum sur la diaspora tunisienne s’inscrit dans le cadre du projet “Innovation, Développement Economique régional et Emploi (IDEE)” mis en œuvre par la GIZ conjointement avec le Ministère de l’Industrie, grâce à un financement de plus que 19 millions d’euros (62,32 MDT).