Le président de l’UTICA (Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat), Samir Majoul, a appelé, mardi 30 octobre à Tunis, la CEA (Commission économique des Nations unies pour l’Afrique) à se mobiliser contre l’économie informelle et à “organiser une session spéciale dans l’objectif de réfléchir aux moyens à même de résoudre le fléau du commerce informel et de la contrebande qui pénalise le développement et l’intégration économiques du continent”.

“Tout en défendant et en soutenant activement l’intégration économique nord-africaine et continentale, je ne peux pas ignorer un frein de taille à cette intégration, ou plutôt un fléau qui ronge la plupart de nos économies, à savoir le commerce informel et la contrebande”, a-t-il déploré, dans son intervention lors des travaux du 33ème comité intergouvernemental d’experts de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, organisé du 30 octobre au 2 novembre 2018, dans la capitale.

Majoul estime que “ce phénomène n’a cessé de s’amplifier et a eu des conséquences désastreuses sur nos économies. L’emploi décent perd du terrain au profit de l’informel, les recettes fiscales baissent, les villes se clochardisent, la santé du citoyen est mise en danger, la corruption se généralise et se banalise, les finances des pays sont mises à mal (sortie frauduleuse de devises, corruption, trafic d’or, fausses monnaies, blanchiment d’argent…)”.

Pour un marché commun africain?

Sur un autre plan, le président de l’UTICA plaide pour “une meilleure intégration des marchés africains, qui sont aujourd’hui de taille et de maturité différentes mais qui peuvent tendre vers un marché commun, permettant aux entreprises africaines d’atteindre des échelles compétitives et aux secteurs de développer leurs chaînes de valeurs”.

Pour ce faire, Samir Majoul estime “nécessaire une meilleure intégration économique à l’échelle maghrébine”, rappelant le “lourd coût du non-Maghreb en termes de croissance, pour les pays maghrébins”.

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