Salim Zerrouki sort sa première Bande Dessinée : ”Comment se débarrasser de nous pour un monde meilleur”

Entre humour noir, sarcasme et autodérision, l’illustrateur algérien mais tunisien d’adoption Salim Zerrouki vient de publier sa première bande dessiné (BD) ” Comment se débarrasser de nous pour un monde meilleur” paru aux éditions “Lalla Hadira Editions”.

Sur un ton provocateur, l’album se présente comme “un guide pratique qui s’adresse exclusivement aux occidentaux ” en offrant ” des solutions pour se débarrasser des arabes”. Tout au long des 64 pages, l’illustrateur se livre à une critique sans concession de la société maghrébine et ses travers.

Tout y passe : amour, code de la route, les violences et les discriminations faites aux femmes, les incivilités ou la notion du travail dans la société maghrébine… Salim Zerrouki use de l’autodérision pour mettre la société maghrébine face à ses paradoxes. Dans la planche abordant le “trottoir” par exemple, le bédéiste indique que le trottoir chez les arabes ” c’est une culture!” et qu’on l’utilise “pour garer nos voitures et faire l’extension de nos commerces” . Dans la planche abordant “le passage piéton”, l’auteur dit “Si vous voyez un arabe traverser sur un passage piéton, sachez que c’est juste un européen moche”.

Ainsi avec un humour grinçant et une esthétique épurée, Salim Zerrouki pointe dans chaque planche de la bande dessiné les comportements et la mentalité de la société maghrébine afin d’inviter ses compatriotes à une prise de conscience pour réfléchir autour du vivre-ensemble.

Salim Zerrouki a parlé de ses débuts dans le monde de la caricature, l’idée du livre et ses prochains projets. Zerrouki explique que l’idée est venue lors de sa participation au festival de publicité de Cannes en 2015, “Même si je sais que Cannes n’est qu’une vitrine, mais la différence entre nos deux sociétés était tellement grande au niveau de la propreté de la rue, du passage piéton et du respect des lois…le titre de la BD m’est venu tout de suite” a-t-il affirmé. Face au succès de la BD en France et en Tunisie, le caricaturiste envisage l’élaboration d’un deuxième numéro.

Rappelons que le bédéiste Salim Zerrouki a fait ses études à l’école des beaux-arts d’Alger avant de s’installer en Tunisie. Avant de se consacrer à la caricature, il fut directeur artistique dans la publicité. En 2011, suite à la révolution tunisienne du 14 janvier 2011, il tient un blog de caricature quotidienne : “Yahia Boulahia” où il commente l’actualité politique et sociale tunisienne.

Il participe au printemps des arts en 2012 à Tunis avec une œuvre controversée “le Superman barbu”.

En mars 2014, il s’est lancé dans une nouvelle aventure “Ta7richa”. Ce projet aura, très vite, plus de succès qu’il ne l’espérait : il expose “Ta7richa” à la Maison de l’Image en avril 2016. A partir de cette date, il se consacre entièrement à une carrière artistique.