Pour les professionnels de l’hôtellerie, s’inscrire dans un registre de durabilité nécessite la mise en place d’une approche alliant l’économique, le social et l’écologique. C’est en tout cas ce qu’a affirmé Narjes Bouasker, responsable au sein de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), citée par la TAP, qui s’exprimait en marge des “journées de l’éco-innovation” (12-13 avril 2018) organisées à l’initiative du CITET (Centre international des technologies de l’environnement de Tunis).

Narjes Bouasker, qui préside la Commission environnement et développement au sein de la FTH, a souligné l’importance du volet sensibilisation, précisant qu’un travail est en train de se faire au niveau de la fédération afin d’inciter les hôteliers à adhérer à cette démarche basée sur trois principes, à savoir la garantie de l’équilibre écologique, l’efficacité économique et l’équité sociale.

“Dans notre programme de mise à niveau, on a introduit la notion de durabilité qui nécessite des investissements pouvant parfois être lourds surtout dans une conjoncture difficile comme c’est le cas actuellement, mais à moyen et long termes, le retour sur investissement est intéressant”, a indiqué Bouasker.

Les hôtels sont des entreprises énergivores, consomment beaucoup d’eau et sont des lieux de gaspillage”, a affirmé la responsable, ajoutant qu’il est temps de les réconcilier avec les communautés locales.

Soutenir activement les événements régionaux en ouvrant ses espaces (hôtels) pour l’organisation de manifestations, en s’approvisionnant chez les commerçants de la région, l’unité hôtelière permettra la valorisation du patrimoine national et contribuera à la création de la richesse et du travail dans la région dans laquelle elle est située, a-t-elle encore fait remarquer.

Pour la responsable, ces bonnes pratiques favorisant le volet durabilité ont un coût, mais permettent à l’hôtel de faire des économies sur les factures d’eau, d’électricité et de gaz, outre la valorisation de certains déchets qui peuvent être vendus.

“En impliquant les clients dans cette démarche, nous suscitons en eux un sentiment d’appartenance et nous aurons contribué à éveiller en lui une sensibilité à la préservation de la nature “, a-t-elle encore souligné. Et de rappeler qu’un plan de communication basé sur une démarche de durabilité est un atout commercial de nos jours.

“Commercialiser son hôtel comme étant un hôtel respectueux de son environnement, respectueux de la société dans laquelle il évolue est garant de qualité”, a-t-elle encore précisé.

Au cours de son intervention, le DG du CITET, Salah Hassini, a rappelé l’engagement de cette structure à développer ses capacités en matière de maîtrise des technologies environnementales.

“Notre mission consiste en outre à assister certaines entreprises à se mettre à niveau au niveau environnemental à travers notamment l’offre d’aides techniques”, a indiqué le responsable. Les journées de l’éco-innovation ont pour principal objectif de présenter les activités du CITET au service des établissements hôteliers qui visent à adhérer à cette démarche de durabilité, a-t-il expliqué.

Le programme de certification “Travellife” s’inscrit dans le cadre de cette démarche d’appui aux unités hôtelières, a encore rappelé le responsable.

Il y a lieu de souligner qu’en marge des journées de l’éco-innovation, 8 hôtels tunisiens ont obtenu ce label “Travellife” grâce à l’accompagnement du CITET, venant ainsi s’ajouter aux 30 autres hôtels ayant déjà reçu ce label, développé par la Fédération des Tours Opérateurs (FTO) dans le cadre d’un programme financé par l’UE.

Ledit label aide les hôtels à gérer et améliorer leurs impacts sociaux, économiques et environnementaux selon des critères de durabilité, tels que la réduction de la consommation d’eau et d’énergie, la gestion des déchets, le bien-être des employés, la protection de la faune et la flore ainsi que l’appui aux communautés et entreprises dans les régions où ils opèrent.