Mardi 13 mars, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, recevait au Palais de Carthage les signataires du “Document de Carthage”. A l’issue de cette réunion, ils se sont mis d’accord sur la nécessité de créer une Commission d’experts dont la mission est de définir les priorités de l’économie nationale et de proposer les réformes y afférentes.

Techniquement, cette commission sera composée de deux représentants de chaque parti et de chaque organisation signataires du Document de Carthage. Autrement dit, vers des tiraillements, en ce sens qu’elle ne sera pas indépendante, c’est-à-dire il faudra un consensus sur tour rapport que ces membres vont rendre.

La première tâche de ladite commission c’est d’étudier la possibilité d’opérer un remaniement ministériel sur la base d’une évaluation du rendement du gouvernement actuel.

Cependant sur cette question, le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a déclaré que la réunion au palais de Carthage n’a pas évoqué de remaniement ministériel, affirmant même qu’il n’y a pas de crise de pouvoir dans le pays, mais que “le différend porte aujourd’hui sur les réformes de l’économie et de la législation à mener”.

Hafedh Caid Essebsi a abondé dans le même sens pour souligner que la commission aura pour mission de définir les priorités de l’économie nationale et de proposer les réformes adéquates, ajoutant que tout remaniement ministériel est tributaire d’une feuille de route claire.

Idem pour le président de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), Samir Jalloul, qui a, lui aussi, affirmé que le remaniement ministériel n’était pas à l’ordre du jour de la réunion des signataires du Document de Carthage, soulignant toutefois que “le patronat privilégie les compétences dans la gestion des affaires courantes du pays”.

Mais le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail, Noureddine Taboubi, assure que “la centrale syndicale était la première à plaider en faveur d’un remaniement ministériel”; remaniement qui “doit répondre aux priorités de l’étape”.

Taboubi poursuit en disant que “la conjoncture actuelle, marquée par de fortes tensions, commande d’accorder la priorité aux besoins urgents”. Toutefois, il n’est pas question d’un report de la date de la tenue des élections municipales, a-t-il dit en substance.

Le président du parti Al-Moubadara, Kamel Morjane, dira que la rencontre a permis l’examen du Document de Carthage en vue d’y apporter les amendements nécessaires.