A l’ouverture d’une conférence économique internationale dont le thème sorte sur “Les nouvelles perspectives de l’économie mondiales: quelle place pour la Tunisie”, animée par l’éminent économiste français, Jaques Attali, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, s’est voulu rassurant.

D’abord par une explication du texte. “Nous œuvrons au quotidien pour libérer l’initiative privée et les moteurs de la croissance et éradiquer toutes les barrières administratives”. C’est ainsi que “des actions fortes ont été entamées et se poursuivront avec assiduité”, dit-il, et de citer ces actions:

  • lutte contre l’économie parallèle et la contrebande,
  • guerre sans merci contre la corruption et la mauvaise gouvernance,
  • mobilisation des capacités productives du pays.

Pour Chahed, il s’agit “de rétablir la confiance, base de toute activité économique”.

Toujours dans son explication, Youssef Chahed soulignera que “notre vision pour la Tunisie est celle d’un pays ouvert sur son espace géographique naturel, la Méditerranée, le Maghreb, l’Afrique, mais aussi l’Europe, notre partenaire historique. Une Tunisie orientée vers l’économie numérique, les énergies renouvelables et les industries à haute valeur ajoutée. Une Tunisie répertoire de connaissances, de compétences, et dotée d’une intelligence et d’un savoir-faire que nous pouvons exporter. Pour cela, nous aspirons à davantage de co-développement plutôt que de sous-traitance, avec nos partenaires européens”.

Ensuite, Chahed admettra que “la Tunisie se trouve dans une période difficile et déterminante pour le présent et le futur du pays. Sur le plan politique, la construction démocratique se poursuit avec les difficultés et les tractations qui ponctuent la vie politique. Sur le plan économique, les défis sont grands, d’où l’importance de bien définir cette phase pour bien tracer le cap de l’avenir. Après une croissance molle de l’ordre de 1%, durant les 6 premières années, la Tunisie devrait enregistrer une croissance moyenne de 2% en 2017, et nous tablons sur un taux de 3% en 2018. L’objectif du gouvernement étant d’atteindre 5% en 2020 et d’entamer une transformation de notre modèle économique, afin qu’il soit plus créateur d’emplois”.

L’optimisme…. mesuré de YC

Les indicateurs économiques de 2017 donnent un peu d’espoir au chef du gouvernement, notamment le retour de deux principaux moteurs de croissance: l’investissement et l’exportation. “Des secteurs comme le tourisme et les industries mécaniques connaissent, également, un net regain d’activité”, se félicite-t-il.

Mais Youssef Chahed estime cependant que cette “croissance reste en deçà de nos attentes”, car elle est “faible au regard des capacités du pays”, reconnaissant au passage que la Tunisie est confrontée à “des difficultés budgétaires et à des déficits élevés, que nous nous efforcerons de réduire d’ici la fin de l’année 2018, et à l’horizon 2020”. Et pour y arriver, il demande de sacrifices de part et d’autre.

Les réformes qu’il a engagées s’inscrivent du reste vers cette direction: “Plusieurs réformes ont été entamées et plusieurs projets de lois ont adoptés au Parlement, telles que la nouvelle loi sur l’investissement, la loi sur le Partenariat Public-Privé, la nouvelle loi bancaire, la réforme des douanes, la réforme de la fonction publique et celle des caisses sociales. Celles-ci sont vitales pour le pays et constitueront un nouveau socle sur lequel doit se construire toute relance économique du pays”.