C’est le cas, entre autres de la société Xtensus, une SSII tunisienne, qui vient de remporter un appel d’offres international au Burkina Faso. Il s’agit d’un projet de «Conception et réalisation d’un logiciel de suivi du processus de passation des marchés publics et d’alerte sur les délais impartis aux différentes étapes», qui est financé par la Banque mondiale. A noter au passage que le directeur général de Xtensus est Férid Baklouti.

Ce projet pilote prévoit, dans une première étape, trois ministères burkinabés :

1/ Ministère des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports

2/ Ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation,

3/ Ministère de la Santé.

Il s’étalera sur quatre mois et mettra à la disposition de ces ministères une solution logicielle pour la gestion du processus de suivi des dossiers de la commande publique. L’objectif étant de contribuer au respect et à la réduction des délais impartis au traitement des dossiers, de produire les statistiques nécessaires, et de favoriser un meilleur suivi du processus de passation de la commande publique.

La Tunisie ne s’intéresse pas au produit logiciel “Made in Tunisia“ -ou très peu- et nos décideurs préfèrent dépenser les devises en achetant des produits logiciels qui sont souvent non adaptés au contexte local.

Pour exemple, et selon nos informations, la Poste tunisienne serait sur le point de débourse 9 millions de dinars pour l’acquisition d’un ERP étranger SAP, et ce en remplacement d’un logiciel local.

De son côté, le Premier ministère aurait préféré acheter une solution Sun coréenne pour la Gestion et la passation des marchés publics, nous dit-on.

Un professionnel du secteur souligne, avec regret, qu’à chaque fois qu’on barre la route à une solution logicielle tunisienne, c’est la naissance d’un produit national qu’on empêche, et donc à son éventuelle expansion vers les marchés extérieurs. Outre un manque à gagner en devises et en termes de création d’emplois.

Smart Tunisia est une idée géniale pour attirer les grands de l’Europe et du monde dans le domaine du logiciel, cependant, il faudrait éviter de le calquer sur le modèle textile (sous-traitance et autre). Autrement dit, il est nécessaire de privilégier le Made in Tunisia, c’est-à-dire les entreprises tunisiennes qui opèrent sur ce créneau d’avenir et qui sont capables d’exporter leurs produits finis vers les pays du Sud du continent.

Ceci étant, on se demande s’il existe une stratégie pour le développement du logiciel tunisien.

TB