Hachem Hmidi, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, chargé des Mines, a effectué, mardi 16 janvier 2018, une visite inopinée sur l’île de Kerkennah (gouvernorat de Sfax), et ce suite à la crise provoquée par le déversement, au début de novembre 2017, de produits pétroliers dans l’eau de mer près de la région de Machani à Kerkennah et ayant coïncidé avec le phénomène de la mort de poissons et d’espèces maritimes sur l’île et différentes régions du Golfe de Gabès.

De sources concordantes citées par la TAP indiquent que Hachem Hmidi était accompagné lors de cette visite du gouverneur de Sfax, Adel Khabthani, et de hauts responsables des structures opérant dans les domaines de l’environnement et de l’énergie, à savoir l’Agence nationale de protection de l’environnement (ANPE), l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (ETAP) et la Société de recherches et d’exploitation des pétroles en Tunisie (SEREPT).

La marée noire qui a touché la surface de la mer à Kerkennah constatée le long des côtes de Sfax et le Golfe de Gabes a soulevé une grande polémique sur les réseaux sociaux, les médias et les structures professionnelles des pêcheurs à Sfax et Kerkennah, qui ont rendu les sociétés pétrolières responsables de cette situation.

Le président de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche à Sfax, Abderazzek Krichen, accuse, pour sa part, les structures officielles, notamment l’ANPE et le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, de nonchalance dans la publication des résultats de l’enquête. Par conséquent, les pêcheurs ont l’intention de porter plainte contre x.

Rappelons que le ministère de l’Agriculture avait publié un communiqué, le 27 décembre 2017, dans lequel il avait souligné que les enquêtes menées par les services de l’ANPE et l’Institut national des sciences et technologies de la mer au sujet des causes des cas de mortalité ont confirmé l’existence d’une quantité de pétrole sur la plage qui varie entre 1000 et 1500 litres réparties sur une superficie de 1500 mètres carrés “et que l’agence” a identifié la source de pollution tout en engageant une action en justice relative au traitement des déchets”.

Concernant la mort des poissons et des mollusques, le département de l’Agriculture avait ajouté que cela est essentiellement dû à l’augmentation du nombre d’algues microscopiques ou phytoplanctons qui nuisent aux ressources halieutiques et ayant entraîné la coloration (rouge) des eaux de la mer.

Toujours selon le même communiqué, “les causes des cas de mort dans plusieurs régions du Golfe de Gabés sont dues à l’écoulement de grandes quantités d’eaux de ruissellement comportant des matières organiques et minérales et à la précarité du système écologique du Golfe résultant notamment des décharges polluées des unités industrielles et urbaines ainsi que de l’utilisation de techniques de pêche anarchiques et illégales, outre les opérations de curage mal étudiées”.

Le ministère de l’Agriculture avait également indiqué que la mort des éponges à Monastir, Kerkennah et Zarzis, laquelle a commencé en juillet 2017, est imputée à la forte hausse des températures enregistrées l’été dernier, précisant que ce phénomène est déjà apparu dans d’autres pays méditerranéens et peut disparaître avec l’amélioration de la situation écologique.