Le think tank «Solidar Tunisie» vient de lancer un projet visant à résoudre le problème de gestion des déchets au niveau des communes, et ce, en partant d’une nouvelle approche, connue sous l’appellation en anglais «Problem-Driven Iterative Adaptation (Pdia),  soit l’équivalent en français de l’adaptation itérative axée sur les problèmes.

Cette approche se concentre sur les problèmes et non sur les solutions. Il suit un processus étape par étape (et non un plan rigide) qui permet un apprentissage et une adaptation flexibles.

Plus simplement, selon la philosophie de «PDIA», il faut consacrer beaucoup de temps à comprendre le problème avant d’essayer d’implémenter la solution. Cette approche permet de contextualiser les solutions, ce qui va à l’encontre de l’idée de reprendre les solutions préconçues pour les appliquer dans des contextes différents. Elle met à l’épreuve cette idée du copier-coller.

Le concept PDIA appelle à une analyse et une compréhension profondes, non seulement du problème mais aussi du contexte. C’est un processus long, où la solution n’est pas figée mais toujours perfectible grâce à une itération continue.

Fruit d’une combinaison  de plusieurs méthodologies de gestion de projet et de conduite du changement, notamment le mode «Agile», le design «thinking», la méthode «Prosci» de gestion du changement et la méthode «Adkar», cette approche se propose d’optimiser  la gestion des déchets dans les communes.

La municipalité de Sidi Bou Saïd a été choisie comme un projet pilote pour promouvoir ce nouveau concept. Après onze mois d’expérimentation, les premiers résultats ont été présentés au public, lors d’un séminaire tenu à Tunis, en présence de spécialistes et d’officiels.

Appliquée à la problématique relative au recyclage des déchets générés par les Etablissements ouverts au public (EOP) dans la commune, le problème a été décortiqué en causes et sous-causes selon le modèle «Fishbone» de l’approche «Pdia».

Concrètement, l’étude a permis de collecter énormément de données suite au recensement des EOP, à la caractérisation des déchets générés par ces établissements et au calcul du coût de la collecte des déchets.

Ainsi, ce travail a permis de convenir des solutions suivantes : l’actualisation des conventions en nombre et en coût et l’incitation des EOP à l’adoption du tri sélectif.

Globalement, au regard des méthodes utilisées lesquelles peuvent paraître, légitimement,  rébarbatives pour certains, on peut dire que l’approche PDIA a peu de chances de réussir en Tunisie pour une raison simple. Les décideurs tunisiens sont toujours pressés. Ils s’attendent,  toujours,  du moins dans le contexte politique actuel, à ce qu’on leur apporte des solutions prêtes et tout de suite.

ABS