Tunisie : La nouvelle Fédération de textile courtise déjà l’UGTT

Selon Hosni Boufaden, nouveau président de la Fédération tunisienne du textile et de l’habillement (FTTH), le nouveau bureau directeur de la Fédération s’emploie, déjà, à dialoguer avec la centrale syndicale (UGTT) en vue de tisser de nouveaux rapports de partenariat et de coresponsabilité.

Composée uniquement de textiliens industriels, la nouvelle FTTH, issue du congrès électif du 17 décembre 2017, considère que, au regard des difficultés rencontrées par la filière textile-habillement (disparition de 400 entreprises durant les six dernières années), il convient de revoir le modèle de relation avec le partenaire syndical.

Il s’agit pour la FTTH de persuader les syndicats sinon de les convaincre de leur responsabilité dans la pérennité des entreprises industrielles du textile-habillement du pays.

Et Hosni Boufaden d’ajouter :”tenant compte de la nature manufacturière du secteur, il est du devoir des deux parties d’améliorer la situation des employés sans oublier l’amélioration de la compétitivité des entreprises”.

Pour mémoire, le secteur textile-habillement a souffert ces dernières années des importations anarchiques, de la franchise implantée dans le pays et de la concurrence déloyale que lui livrent ses concurrents asiatiques sur son principal marché extérieur, l’Europe.

En effet, la plupart des concurrents directs de la Tunisie bénéficient de régimes douaniers plus avantageux avec l’Union européenne. C’est notamment le cas du Bangladesh et du Cambodge… qui sont maintenant devant la Tunisie comme fournisseurs de l’Europe grâce à un régime nommé «Tout Sauf les Armes», leur permettant d’exporter à droits nuls vers l’UE les vêtements qu’ils fabriquent, quelle que soit l’origine des tissus utilisés. A l’inverse, la Tunisie doit utiliser des tissus de l’espace euro-méditerranéen, en moyenne deux fois plus chers, pour bénéficier des droits nuls.

C’est dans cette perspective que la FTTH a accueilli avec beaucoup de satisfaction la décision prise dans le cadre de la loi de finances 2018 de taxer au fort taux de 90% les produits importés de Turquie et d’engager des pourparlers avec l’Union européenne en vue de l’amener à traiter ses fournisseurs sur un pied d’égalité.

ABS