Les Fondouks, symbole de l’effervescence diplomatique de la médina de Tunis du Moyen âge à l’époque Ottomane

La médina de Tunis comme théâtre diplomatique du bassin méditerranéen du moyen âge jusqu’à l’époque Ottomane à travers les Fondouks, tel est la thématique développée par l’architecte et historien Adnen El Ghali dans sa communication “Tunis, une ville-monde? Commerce et Diplomatie en Méditerranée” tenue, vendredi, à El Khaldounia, dans la médina de Tunis.

Intervenant dans le cadre des ateliers de “la ville rêvée”, sous forme d’une série de worshops conçus pour penser la cité et se questionner sur l’urbanité à Tunis, Adnen El Ghali a dressé dans son exposé historique une médina de Tunis multiculturelle, théâtre d’une effervescence diplomatique à travers la construction des Fondouks dans la médina.

Lieu de représentation consulaire, d’échanges commerciaux ou d’habitations des communautés étrangères vivant ou travaillant à Tunis, les Fondouks des français, des anglais, des américains ou encore des suédois ou portugais sont une illustration du caractère “mondial” et stratégique de la médina de Tunis à l’époque ottomane, a-t-il fait observer.

De la rue de la Mosquée de la Zitouna en passant par la rue de la Commission ou encore rue Zarkoun, l’historien a souligné à travers des diapositives anciennes et contemporaines la richesse historiques de ces bâtiments et la nécessité de les préserver car au delà des histoires architecturales qu’ils racontent, ils sont témoins d’histoires humaines. Face à la globalisation et l’uniformité des échanges, El Ghali a tiré la sonnette d’alarme face à la perte d’identités et de la diversité.

Pour le professeur urbaniste Eric Corijin, la lutte contre l’uniformité de la ville et l’effacement identitaire résident dans la sauvegarde de la diversité de la médina de Tunis, et ce, en valorisant le positionnement de la ville comme modèle du “vivre ensemble” et l’acceptation de la différence en affirmant que la création des échanges passe par la maintien de la différence.

Rappelons que la série les ateliers de la ville rêvée s’inscrit dans le cadre du festival Dream City (4-8 oct 2017). Un festival où la médina de Tunis devient pendant 5 jours le théâtre de réflexions et d’échanges artistiques multidisciplinaires dans le but de marquer le rôle de la médina comme lieu de partage, de solidarité et d’avenir commun.