La Chambre de commerce et d’industrie de Tunis (CCIT) vient de lancer un avis de consultation élargie afin de sélectionner un expert ou un cabinet qui sera chargé de mener une mission pour «la réalisation d’une expertise visant la mise en place de services à valeurs ajoutées à travers la création d’un Business Information Center “BIC“ au profit des entreprises tunisiennes en leur fournissant des “produits d’intelligence économique“ répondant à leurs besoins en informations stratégiques pour développer leurs exportations sur les marchés internationaux».

L’avis de consultation précise les objectifs spécifiques de la mission ainsi que ses résultats attendus.

Les objectifs sont au nombre de quatre:

  • assister la CCIT dans l’identification des produits d’intelligence à développer dans le cadre des activités du BIC,
  • structurer le processus de fonctionnement du BIC pour l’élaboration des produits d’intelligence identifiés,
  • former une équipe désignée par la CCIT sur les outils et techniques de veille informationnelle,
  • assister l’équipe désignée par la CCIT dans l’élaboration des produits d’intelligence précédemment identifiés.

Quatre résultats sont escomptés de cette opération:

  • des produits d’intelligence clairement identifiés,
  • un processus de fonctionnement de la BIC formalisé détaillant la démarche d’élaboration des produits d’intelligence identifiés,
  • une équipe formée sur les outils et techniques de veille,
  • élaboration de deux produits d’intelligence au minimum.

Ce n’est pas la première fois que la CCTI travaille à la mise en place d’un dispositif d’intelligence économique. La première remonte à 2009. En novembre de cette année-là, le sujet de la création d’un réseau tunisien d’intelligence, d’analyse et de veille économique et commerciale (IAVEC) avait été mis sur la table, dont l’objectif était de fournir «de l’information commerciale et de l’intelligence économique aux parties prenantes tunisiennes (gouvernement, entreprises, institutions, etc.), pour renforcer leur capacité à exporter «dans des sous-secteurs à haut potentiel (services et produits agroalimentaires) et à les préparer à mieux répondre aux exigences des marchés extérieurs».

Le projet était soutenu du côté suisse par le secrétariat d’Etat à l’Economie (SECO) et le Centre du commerce international (ITC). Mais il ne sera pas concrétisé immédiatement.

Il voit le jour trois ans plus tard, lorsque la CCTI revient à la charge en mars 2012 pour lancer officiellement le «Réseau Tunisien d’Intelligence et de Veille Economique» (RTIVE), moyennant un financement suisse d’un montant de 1,1 million de dollars US et une assistance technique de la Chambre de commerce internationale (CCI).

Mais de l’annonce de la création officielle au lancement effectif du chantier, il a fallu attendre encore … cinq ans.

Mounir Mouakhar, président de la CCIT, et qui l’est toujours, avait alors expliqué que “la veille économique n’est pas une pratique nouvelle en Tunisie dans la mesure où plusieurs départements et institutions sont déjà initiés à cette technique (CEPEX, UTICA, INNORPI, IACE, Chambres de commerce…)”, et que le plus apporté par ce projet réside dans le fait “qu’il va regrouper, dans un seul portail, ces différentes institutions, pour une meilleure coordination et une meilleure réactivité face aux évolutions des marchés extérieurs”.

Espérons que cette fois-ci sera la bonne en ce qui concerne la mise en œuvre des services à valeurs ajoutées à l’intention des entreprises.