La protection de la propriété intellectuelle permet de lutter contre la contrefaçon et d’accéder aux marchés internationaux, outre la création de la valeur et d’un capital immatériel, a souligné, jeudi 23 février 2023, Saïda Ben Achour, examinatrice de brevets d’invention et sous-directrice de l’Innovation, à l’Institut national de la normalisation et de la propriété industrielle (INNORPI).

Dans son intervention lors de la conférence euro-méditerranéenne sur la propriété intellectuelle et l’innovation “Défis pour les PME et les nouveaux entrepreneurs sur le marché mondial”, organisée à Tunis à l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis (CCIT), Saïda Ben Achour a signalé que la protection de la propriété intellectuelle permet aussi, à l’entreprise de valoriser et de diffuser ses créations et d’accroître sa crédibilité.

Définissant la propriété intellectuelle, l’intervenante a souligné qu’il s’agit de toutes les œuvres de l’esprit en citant les œuvres littéraires et artistiques, les emblèmes, noms et images utilisés dans le commerce, les inventions et autres.

Elle a, en outre, rappelé que la Tunisie est membre fondateur de la convention de Paris sur la protection de la propriété industrielle adoptée en 1883. La Tunisie a aussi adhéré aux traités internationaux comme le traité de coopération en matière de brevet (décembre 2001), le protocole relatif à l’arrangement de Madrid sur l’enregistrement des marques (octobre 2013) et l’acte de Genève de l’arrangement de La Haye sur l’enregistrement des dessins et des modèles (juin 2012).

Ben Achour a précisé qu’en Tunisie, le brevet est délivré pour les inventions nouvelles impliquant une activité inventive susceptible d’application industrielle.

De son côté, le vice-président de la CCIT, Najeh Ben Abdesslam, a présenté le projet IPMED relatif au “renforcement des capacités de propriété intellectuelle pour une croissance intelligente, durable et inclusive dans la région méditerranéenne”, financé par le programme de coopération transfrontalière méditerranéenne dans le cadre de la politique de voisinage.

Lancé en 2019, ce projet vise à contribuer au développement de la propriété intellectuelle pour les startups, les PME et les femmes entrepreneures ainsi qu’au renforcement des capacités des parties prenantes qui valorisent les jeunes entreprises et les jeunes entrepreneurs, en les sensibilisant aux principes des droits de propriété intellectuelle.

“La Propriété intellectuelle signifie la protection d’une idée, d’une invention pour instaurer un environnement propice à l’innovation et à la diffusion de cette création, ainsi que pour sa promotion dans l’intérêt du public, afin d’encourager la création en aval”, a souligné Najeh Ben Abdesslam.

Selon le vice-président de la CCIT, la conférence sera couronnée par la remise des chèques aux start-uppeurs qui ont remporté la sous-subvention du Projet IPMED.

En effet, un appel à propositions pour l’octroi de 6 subventions pour soutenir des projets en Tunisie et en Jordanie, a été lancé en novembre 2022.

“L’objectif de cet appel à propositions de sous-subvention est de contribuer au potentiel d’innovation des jeunes et des femmes entrepreneures en renforçant le soutien et les capacités en matière des droits de Propriété intellectuelle”, a fait savoir Ben Abdesslam.

Il s’agit également, de stimuler le transfert des connaissances pour apporter une idée, un produit, une technologie ou un service d’innovation sous une forme commercialisable et de vérifier la faisabilité sur le marché d’idées prometteuses et de concepts de recherche, en accordant une attention particulière aux secteurs prioritaires en Tunisie (Energie et Environnement, biotechnologie, agroalimentaire, industries créatives).

D’après la même source, suite au processus d’évaluation et après délibération des résultats, le Comité de sélection a retenu 4 candidats à savoir : la startup “WEDTECT” pour son Projet : Système intelligent de détection des fuites dans les conduites d’eau, la startup “ViZmerald” pour son projet Soutien au prototypage et à la propriété intellectuelle du casque AmenAir, la startup BIODEX-SA pour son Projet Immuno Defender et la startup EL FALLEGA pour son projet : Conception et développement de l’application mobile “EL FALLEGA”.