La chambre de commerce et d’industrie de Tunis (CCIT) a délivré 15 certificats d’origine en 2023 vers le Cameroun, la Tanzanie et le Ghana “, a fait savoir jeudi, Mounir Mouakhar, président de la CCIT.

S’exprimant à l’ouverture d’un workshop organisé par la CCIT à Tunis sur ” La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) “, Mouakhar a annoncé qu’à partir de janvier 2024, le certificat d’origine (document indispensable pour l’exportateur) sera délivré électroniquement afin de simplifier les procédures et réduire les délais.

Mouakhar a rappelé que la Tunisie souhaite augmenter ses exportations vers l’Afrique pour atteindre 20% contre 3% actuellement.

Il a, en outre, exprimé son souhait de voir plus de secteurs profiter des accords de la ZLECAF puisqu’actuellement ce sont seulement les produits alimentaires, la céramique et les produits chimiques qui sont concernés.

” Aujourd’hui le marché africain est plein d’opportunités qu’il faut saisir “, a-t-il soutenu signalant qu’actuellement le commerce intra africain est estimé faible et ne représente que 14,4% du total des exportations africaines.

En effet, la ZLECAF pourrait stimuler le commerce intra africain d’environ 33% et réduire le déficit commercial du continent de 51%, selon la CNUCED (La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement).

Avec un marché de 1.2 milliards de consommateurs, cette zone de libre-échange pourrait permettre aux pays africains de faire sortir 30 millions d’habitants de l’extrême pauvreté et d’accroitre le revenu de 68 millions d’autres personnes qui vivent avec moins de 5,50 dollars par jour.

De son côté, Rim Haouet, chargée des directions techniques au sein de la douane tunisienne a rappelé que la Tunisie a signé l’accord de la ZLECAF en 2018 et l’a ratifié en 2020 alors que l’entrée effective a été en avril 2023.

Elle a en outre signalé que la ZLECAF est un instrument qui offre de réelles opportunités aux entreprises tunisiennes et son application nécessite une grande volonté politique et économique.

Pour sa part, Fakhri Bouzaiène, sous-directeur au ministère du commerce et de développement des exportations a souligné que les obstacles au commerce intra africain sont divers et multiples et sont liés essentiellement au coût du transport, de la logistique et du coût à la frontière outre les coûts d’information et de transaction et les obstacles liés à la politique commerciale.

L’intervenant a ajouté qu’il existe des instruments de soutien à la mise en œuvre de la ZLECAF qui sont l’observatoire africain de commerce (ATO), le livre des tarifs électroniques de la ZLECAF, le système de paiement et de règlement panafricain (PAPSS) et le mécanisme de surveillance et d’élimination des BNT (barrières non tarifaires).