La Turquie de nouveau ! On ne parle que de ce pays décidé coûte que coûte à «avoir la Tunisie».

Passant d’une invasion sans pareille du marché tunisien par les produits turcs de toutes sortes, nous avons franchi un autre seuil et toujours grâce aux ministres nahdhaouis -passés maîtres dans l’ouverture du marché tunisien aux produits-, aux investisseurs et aux conquérants turcs.

Dernière acquisition en date, la licence provisoire d’opérateur d’infrastructure décrochée par un consortium formé de l’ATI, la société Meninx Holding et une turque -spécialisée dans le câblage.

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Il paraît que de nos jours, pour que les opérateurs puissent gagner un marché, ils doivent impérativement avoir avec eux un associé turc. Le monde à l’envers! En Algérie pour qu’un opérateur étranger puisse s’implanter sur place et décrocher des marchés publics, il doit impérativement avoir comme associé un acteur économique algérien –lequel doit avoir le contrôle.

Le montant de la licence attribuée par Anouar Maarouf au consortium s’élève à 4,8 millions de dinars (soit 1.976.160 dollars américains). Un investissement qui sera rapidement amorti puisque la nouvelle firme assurera l’installation des réseaux de communication de très grande capacité qu’elle louera aux opérateurs télécoms tunisiens.

Le pire est que le consortium formé de l’ATI, de Meninx Holding et de la société turque s’est révélé seul soumissionnaire à l’appel d’offres lancé au mois de mars dernier par le ministère de la Technologie numérique et de l’ATI. Est-ce à dire que les Turcs sont les meilleurs sur le marché ou que les autres soumissionnaires ayant eu vent de la participation des Turcs en tant que soumissionnaire ont préféré se retirer de l’appel d’offres?

La question mérite d’être posée, d’autant que nombreux sont les sons de cloche que nous entendons par-ci et par-là qui disent qu’il y aurait des conseils de personnes «bien avisées» pour que les Tunisiens ou les étrangers qui veulent gagner des marchés publics en Tunisie s’associent à des Turcs!

Info ou intox? A voir la force de la présence turque en Tunisie soutenue clairement par les ministres du parti Ennahdha qui tiennent l’économie nationale, nous ne pouvons que nous interroger sur les raisons de cette force de frappe venue d’ailleurs dans un pays qui était auparavant connu pour son expertise et la robustesse de ses grands groupes opérant dans tous les domaines.

Espérons que Zied Laadhari n’imposera pas aux opérateurs tunisiens des associés turcs dans le secteur énergétique, dans la prospection pétrolière ou encore dans l’agroalimentaire pour qu’ils puissent travailler dans leur pays.

Un pays incapable à ce jour de protéger son secteur privé dans une situation de crise. Ce qui n’est pas le cas des investisseurs turcs subventionnés automatiquement par leur gouvernement pour la conquête de nouveaux marchés. Mieux encore, un gouvernement qui protège jalousement son marché national de tous ceux qui peuvent nuire à ses intérêt et ceux de son secteur privé. A tel point qu’un haut responsable turc a répondu à un homme d’affaires tunisien: «Pourriez-vous m’offrir la nationalité tunisienne?» La question était : «pourquoi vous n’autorisez pas nos opérateurs à exporter leurs produits vers le vôtre aussi facilement que vos compatriotes le font s’agissant de la Tunisie?»

Lisez entre les mots !

A.B.A