Tunisie : Légiférer pour booster le mécanisme de l’économie sociale et solidaire

Samir Taieb, ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, qui participe aux s Journées d’étude sur l’économie sociale et solidaire à Hammamet, a affirmé que le gouvernement examine actuellement la loi organisant l’économie sociale et solidaire initiée par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).

A cette occasion, il a émis l’espoir de voir cette loi devenir, après son adoption, un point de départ pour la mise en place d’un système cohérent au profit de l’économie sociale et solidaire, de l’élaboration du cadre juridique et des textes d’application le régissant en passant par l’instauration du cadre institutionnel et des structures en charge de sa promotion, jusqu’à la création d’un système statistique propre au secteur, permettant de connaître ses principaux indicateurs et sa contribution réelle au développement et à l’emploi.

Au passage, Taieb souligne que le système de l’économie sociale et solidaire existe en Tunisie mais sous forme de groupements professionnels, de coopératives et d’associations mais il a besoin d’une organisation et d’un cadre juridique ainsi que de structures afin d’atteindre les objectifs escomptés, dont essentiellement, le renforcement de l’emploi, le développement local et la promotion sociale.

Il a relevé que le ministère de l’agriculture a déjà entamé l’installation de points de vente dans les différentes régions de la République, au profit des groupements de femmes, dans l’objectif de renforcer les initiatives locales et soutenir les jeunes promoteurs, dans le cadre de l’économie sociale et solidaire.

Taieb a fait savoir que le secteur de l’agriculture et de la pêche compte parmi les secteurs les plus concernés par l’économie sociale, surtout que le secteur compte plus de 3000 groupements de développement, 284 coopératives de services agricoles, 18 coopératives de production agricole et plusieurs entreprises chargées de ces structures aux niveaux national et régional.

La coordinatrice des journées d’études, chargée du dossier de l’économie sociale et solidaire auprès du ministre de l‘agriculture, Nawel Jabes, a précisé que la manifestation constitue une occasion pour étudier les principaux moyens d’institutionnalisation de l’économie sociale et solidaire, ajoutant que c’est un pas important dans la mise en place effective de l’économie sociale et solidaire. Il faudra très vite passer à l’étape suivante qui consiste en le lancement des structures et entreprises chargées du groupement et de l’encadrement des composantes de l’économie sociale et solidaire, tels que les groupements et coopératives de services et autres. Ces structures seront également chargées de la collecte des différents indicateurs y afférent.

Elle a souligné que les journées d’études sont une occasion importante pour mettre à profit les expériences des pays hôtes participant à cet événement, dont le Maroc, la France, l’Italie et le Brésil qui ont réussi dans la promotion de l’économie sociale et solidaire. En France, l’économie sociale et solidaire contribue à hauteur de 8% dans l‘emploi et à 10% dans le produit intérieur brut (PIB), a-t-elle dit.