En dépit du rejet spectaculaire, en 2013, par la société civile de l’exploitation du gaz de schiste, les lobbies de ce gaz -dont l’exploration serait pourtant fort préjudiciable pour l’environnement- ne baissent pas les bras.

Ils sont en train de manœuvrer pour contourner l’article 13 de la Constitution lequel stipule que toute convention en matière d’hydrocarbures doit être approuvée par l’Assemblée des représentants du peuple, voire objet d’un débat. Au temps de Ben Ali et de Bourguiba, c’était le ministre en charge de l’Energie qui signait … en catimini, les conventions.

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Les manœuvres de ces lobbies ont consisté à éviter les erreurs du passé pour faire accepter le gaz de schiste à la communauté nationale.

La première manœuvre a porté sur l’élaboration d’une étude d’impact environnement du gaz de schiste. Auparavant on s’était contenté d’études de rentabilité économique. Cette étude, ordonnée depuis 2013, ne sera entamée par le département en charge de l’Environnement qu’à partir de janvier 2017. Elle durera environ 18 mois. Sur la base des résultats de cette étude, le gouvernement décidera de défendre ou non le bien-fondé d’exploiter le gaz de schiste dans le pays. Espérons que cette étude se fera dans la transparence…

En attendant, les climato-sceptiques dont engrange le ministère des Mines, de l’Energie et des Energies renouvelables ont actualisé l’étude stratégique sur le développement du gaz en Tunisie en prévoyant tout un chapitre sur le gaz de schiste.

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Parallèlement, ils s’emploient à réviser le code des hydrocarbures et à y faire figurer des clauses sur le développement du gaz de schiste, ce qui va légaliser l’exploration de ce gaz, retenue, jusque-là, comme une source d’énergie non conventionnelle dans le pays.

Et pour mieux faire passer la pilule et faire accepter ce gaz à l’opinion publique et au parlement, ils vont proposer, incessamment, à l’ARP, le développement dans le bassin Ghedames au sud du pays le développement d’un puits pilote.

L’objectif est de démontrer que le développement de ce gaz est rentable pour le pays qui a, selon la ministre des Mines, de l’Energie et des Energies renouvelables, Hela Cheikhrouhou, énormément besoin de cette source d’énergie pour développer son industrie dans toutes les régions du pays. Le gaz naturel étant demandé par toutes les contrées du pays.

ABS

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