Après une baisse durant l’été, les actes de protestations individuelles et collectives sont de nouveau à la hausse, d’après le rapport mensuel de l’Observatoire social tunisien du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux.

Après un été –très- légèrement plus calme que les mois précédents, le front social s’est notablement réactivé durant le mois de septembre. D’après le rapport mensuel de l’Observatoire social tunisien (OST) relevant du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), et rendu public mercredi 16 novembre, le nombre de mouvements de protestation –individuels et collectifs- est passé à 787 en septembre 2016, contre 542 en août et 568 en juillet, soit un bond de près de 50% (47%).

Comme d’habitude, les protestations collectives sont plus nombreuses que les individuelles, mais la progression de ces dernières est plus forte. Ainsi, de 56 (10,3%) en août –et 64 (11,3%) en juillet dernier-, le nombre des mouvements individuels a presque doublé, à 113 (14,4%). Celui des protestations collectives a quant à lui progressé de 38%, de 486 (89,7% du total des mouvements de protestation) en août 2016 –et 504 (88,7%) en juillet de la même année, à 674 (85,6%) en septembre dernier.

Selon le FTDES, les 2/3 de ces mouvements sont «des tentatives ou menaces de suicide collectives dont le but n’est pas le suicide proprement dit mais de démontrer que l’acte protestataire peut aller jusqu’à son aspect corporel».

Géographiquement, les actes de suicide et tentatives de suicide ont été observés dans 18 gouvernorats, les protestations individuelles dans 7 gouvernorats différents et les protestations collectives dans la totalité des gouvernorats, mais leur nombre varie selon les lieux.

En septembre, c’est Kairouan (91) qui détient la palme en matière de mouvements de protestation, suivi de Kasserine (75), Tunis (69), Gafsa (57), Jendouba (52), Sidi Bouzid (51), Sousse (48), Sfax (44), Médenine (43), Siliana (35), etc.

Pour ce qui des actes de suicide et tentatives de suicide –dont le nombre a plus que doublé à 103 en septembre, contre 50 en août dernier-, la première place revient à Tunis (28), talonné de près par Kairouan (23). Loin derrière arrivent Gabès (14), Kasserine (12), Bizerte et Nabeul (4), etc.

Quant aux causes de ces mouvements de protestation, les relations avec l’administration figure en tête (139 et 21% du total), l’éducation (121 et 18%), le social (102 et 15%), l’environnement (73 et 11%), l’économie (71 et 11%), le politique (67 et 10%), le sécuritaire (57 et 8%), le sanitaire (35 et 5%), le sportif (6 et 1%), etc.

Enfin, bonne nouvelle, l’Observatoire social tunisien a enregistré durant le mois de septembre 2016 une légère baisse des actes de violence tous types confondus (criminelle, sexuelle, familiale, impulsive et relationnelle, sociale, sécuritaire, et institutionnelle) par rapport au 2ème trimestre, et «la continuité de la prédominance de la violence criminelle suivie des agressions et harcèlements sexuels, de la violence conjugale et familiale et, à un degré moindre, les violences relationnelles, réactionnaires et sociales».

MM