Au moment où le Promosport signe en grande pompe un contrat de 24 millions de dinars tunisiens pour une solution informatique de gestion des paris auprès d’une entreprise européenne, aucun autre contrat dans les TIC n’est signé, en ce moment, avec une SSII ou un intégrateur local.

D’après les professionnels du secteur des TIC, jamais en Tunisie un contrat de cette ampleur dépassant les 20 MDT n’a été signé avec une société locale.

Du coup, ils se posent plusieurs questions, on ne peut plus légitimes. A-t-on honte des entreprises tunisiennes de TIC? Pourquoi un ministre tunisien s’affiche-t-il en photo (tout content) avec une société étrangère? Comment peut-il être content d’avoir dépensé un tel montant qui servira à créer des emplois en Europe? Comment peut-il être content d’avoir écarté les SSII tunisiennes qui sont à même d’embaucher des ingénieurs tunisiens, et donc contribuer à diminuer le chômage des diplômés? In fine, nos ministres ont-ils le courage de s’afficher lors de signature de contrats avec des SSII locales ou des start-up?

Cette attitude est d’autant plus révoltante que, aujourd’hui, la plupart des appels d’offres portant sur des solutions logicielles auprès de SSII locales ont été annulés. On peut citer le projet de la “Carte santé CNAM“ et celui du progiciel bancaire de la BFPME (Banque de financement des petites et moyennes entreprises).

Les professionnels dans le secteur des TIC estiment donc qu’il faudra choisir entre la promouvoir l’industrie du logiciel locale –et son corolaire la résorption du chômage- et favoriser l’importation des solutions logicielles.

Pour eux, le fait d’écarter presque systématiquement le Made in Tunisia logiciel a des impacts négatifs. En effet, après avoir été un pôle de développement africain en matière de progiciels bancaires, notamment avec des solution développées par BFI, Vermeg, Manager Partner et IDEES, la Tunisie perd du terrain à cause, entre autres, de nos politiciens qui semblent fiers de permettre la création d’emplois en Europe.