Le prix Nobel de la paix 2015 : La Tunisie au “Panthéon“ de la démocratie !

Par : TAP

Le prix Nobel de la Paix 2015 a été décerné au Quartet pour le dialogue en Tunisie, composé de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) et de l’Ordre national des avocats tunisiens), a reçu le prix Nobel de la Paix 2015.

Déjà en 2014, le Quartet figurait également parmi les favoris du prix Nobel, finalement remporté par Malala Yousafzay, une militante pakistanaise des droits des femmes née le 12 juillet 1997 à Mingora, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa.

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Et c’est pour la première fois de son histoire que la Tunisie se voit décerner le prix Nobel de la paix.  

Par ce prix, le Comité directeur du prix Nobel a voulu récompenser tout un peuple pour son courage et son refus du terrorisme, de la barbarie, en ayant choisi la voie du dialogue pour mener à bien sa transition politique et démocratique. D’ailleurs, Kaci Kullmann Five, présidente du comité Nobel, n’a pas manqué de souligner que «le prix Nobel de la paix a été attribué au quartet du dialogue national en Tunisie pour sa contribution décisive à la construction d’une démocratie pluraliste en Tunisie dans le sillage de la révolution de jasmin de 2011».

Il faut dire que, encore une fois, le comité Nobel a déjoué tous les pronostics, car le pape François, Angela Merkel et d’autres organisations à travers le monde étaient présentés comme les favoris.

Rappelons que ce quartet s’était formé durant l’été 2013, au moment où le processus de démocratisation était en danger, suite entre autres aux assassinats politiques (Chokri Belaid, Mohamed Brahmi, Tarak El Mekki…). Ainsi, l’UGTT, l’UTICA, la LTDH et l’Ordre national des avocats tunisiens avaient réussi à organiser un «dialogue national», à la fois long et difficile entre les islamistes (Ennahdha et dérivés), d’un côté, et leurs opposants –“laïcs“, les obligeant à s’entendre pour sortir la Tunisie d’une paralysie institutionnelle.

Et le Comité directeur du Nobel de justifier son choix: «Le quartet a établi un processus politique alternatif et pacifique à un moment où le pays était au bord de la guerre civile. Il était donc essentiel pour permettre à la Tunisie d’établir en l’espace de quelques années un système constitutionnel garantissant les droits fondamentaux de toute la population, sans distinction de sexe, de conviction politique ou de croyance religieuse».

Selon leparisien.fr, «l’UGTT voit dans ce prix Nobel un hommage pour les martyrs de la Tunisie démocratique». Pour François Hollande, qui s’est exprimé en marge de son discours pour l’inauguration des nouveaux locaux de l’Ecole nationale des Chartes, «ce prix consacre la réussite de la transition démocratique en Tunisie. Mais l’Europe et le monde ne doivent pas simplement remettre un prix mais accorder un prix aux aides qui doivent être apportées à la Tunisie».

L’Organisation des Nations unies (ONU), pour sa part, a tenu à féliciter les lauréats pour «leur contribution à la construction de la démocratie en Tunisie».

En fait, ce prix Nobel de la paix constitue un message fort en direction de tous les pays du monde, notamment arabes et africains, où la démocratie a du mal à s’enraciner.