Tunisie – UE : 20 millions d’euros de la BERD pour la dépollution du Lac de Bizerte

Par : TAP

euros-680.jpgUn accord de prêt d’un montant de 20 millions d’euros (environ 43 millions de dinars tunisiens) a été signé, jeudi 3 septembre à Tunis, entre la Tunisie et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), en faveur de l’Office national d’assainissement (ONAS) pour la dépollution du “Lac de Bizerte”.

Outre sa contribution financière à ce projet, la BERD devrait aussi apporter à la Tunisie une assistance technique évaluée à 2 millions d’euros pour étendre et moderniser le réseau d’assainissement de la région de Bizerte.

Ce prêt est destiné à développer les systèmes d’assainissement dans trois stations d’assainissement installées à Bizerte, Menzel Bourguiba et Mateur, et à réhabiliter 17 stations de pompage et à installer près de 100 km de canaux d’assainissement à Bizerte, Menzel Abderrahmen, Menzel Jemil, Menzel Bouguiba, Tinja et Mateur.

Il sert également à étendre près de 21 km de réseaux d’assainissement à Bizerte, Menzel Bouguiba, Mateur et Tinja, et à assainir 10 zones rurales en mettant en place 8 stations de pompages, en étendant 81 km de canaux d’assainissement et raccordant près de 2100 habitants au réseau public d’assainissement.

L’accord de prêt a été signé par le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Yassine Brahim, et la directrice exécutive de la région sud-est de la Méditerranée à la BERD, Gacek Hildegard, en présence du ministre de l’Environnement et du Développement durable, Néjib Derouiche, du chef du bureau de la BERD à Tunis, Veilleux Labrie, et du PDG de l’ONAS ainsi que des représentants de la délégation de l’Union Européenne en Tunisie.

Un premier prêt souverain de la BERD à la Tunisie

“La Signature de cette convention est une concrétisation de la première opération de prêt souverain dans le cadre de la coopération entre la BERD et la Tunisie depuis son adhésion à la banque, le 29 septembre 2011, et son obtention de statut de pays d’opérations le 4 novembre 2013”, s’est félicité Brahim lors de la cérémonie de signature.

“Le projet, a-t-il poursuivi, s’inscrit dans le cadre du programme intégré de la dépollution du lac de Bizerte qui a déjà bénéficié de l’appui de l’Union pour la Méditerranée à travers son mécanisme de labellisation”.

Ce mécanisme permet d’obtenir le soutien des pays membres de l’Union (43 pays) et facilite l’accès aux sources de financement à travers un réseau étoffé de donateurs et d’institutions financières dans la région méditerranéenne et ailleurs, a-t-il avancé.

Le projet comporte quatre composantes, à savoir la réduction de la pollution industrielle liée à l’activité de trois entreprises publiques (El Fouladh, la Cimenterie de Bizerte et la raffinerie STIR), l’amélioration des pratiques environnementales de l’ensemble des entreprises privées dans la région et l’extension des réseaux l’assainissement des agglomérations autour du Lac, la gestion des déchets solides industriels et l’aménagement des berges de la zone nord-est du Lac.

Ce programme, dont le coût global est de 90 millions d’euros, bénéficie du concours de la BEI à hauteur de 40 millions d’euros et d’une subvention de l’Union européenne de 15 millions d’euros dans le cadre de la Facilité d’investissement pour le voisinage.

Un regard écologique sur Bizerte

Le ministre de l’Environnement, Néjib Derouiche, a mis l’accent sur le caractère vital du projet qui permet “non seulement de dépolluer le Lac de Bizerte, mais également de dynamiser l’activité socio-économique dans la région”.

D’après lui, il représente le premier d’une série de projets basés sur une approche participative, auxquels des bailleurs de fonds et des institutions financières prennent part.

“Désormais, il faut regarder la région de Bizerte d’un regard écologique afin de la faire sortir de l’enclave de la pollution”, a-t-il dit en substance.

La directrice exécutive de la région sud-est de la Méditerranée à la BERD a rappelé, de son côté, que la Banque européenne a réalisé des opérations en Tunisie depuis septembre 2012 et engagé plus de 232 millions d’euros dans 16 projets.

La BERD a aussi accordé à la Tunisie une aide technique directe par le biais de son programme de soutien aux petites entreprises, dont ont pu bénéficier plusieurs PME.

Pour la Tunisie, le programme de coopération avec la BERD pour l’année 2015, consiste en l’accompagnement de l’Unité de Suivi des Concessions pour la revue du projet de loi sur le Partenariat Public Privé (PPP).

Il s’agit également de l’amorce de l’instruction et des négociations du projet de la STEG “Renforcement et développement du réseau de transport d’électricité”. La BERD va élaborer au cours de l’année 2015, sa première Stratégie-Pays pour la Tunisie durant les quatre prochaines années.