Tunisie – Finances : L’ARP donne son aval pour la recapitalisation de la STB et de la BH

Par : TAP

stb-bh-bna-2014-680.jpgLe projet de loi sur la recapitalisation de la Société tunisienne de banque (STB) et de la Banque de l’Habitat (BH), a été adopté lundi, par la Commission des finances, de développement et de la planification relevant de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).

Une enveloppes de 757 MDT a été consacrée à la STB et une somme de 110 MDT a été allouée à la BH, a déclaré le ministre des Finances, Slim Chaker.

Le ministère fournira une somme de 450 MDT sur un total de 1,3 milliard de dinars dans le cadre des lois de finances afin de préserver l’argent public.

Chaker a souligné que l’Etat oeuvre à soutenir les banques publiques qui jouent un rôle important dans l’économie nationale. Il a également annoncé l’ouverture de la souscription au capital de la STB et de la BH.

Plus globalement, le ministre des Finances a fait savoir que le gouvernement est en train d’élaborer une étude visant le développement du secteur bancaire qui sera soumise à l’ARP.

Il a rappelé l’ouverture d’un concours pour le recrutement de directeurs généraux à la tête de ces banques, ajoutant que le ministère a choisi ses représentants au sein du comité de gestion de ces banques dans le cadre de la transparence.

Au sujet de l’absence des banques tunisiennes sur le marché africain, le ministre a mis l’accent sur la contrainte diplomatique, précisant que l’absence d’une ambassade et d’une ligne aérienne freine l’investissement. Et d’ajouter que les banques tunisiennes sont totalement absentes en Inde et en Chine, pourtant deux pays qui contribuent à hauteur de 50 à 60% dans l’économie mondiale.

Le directeur général de la BH, Ahmed Rjiba, a, pour sa part, précisé que la somme consacrée à la recapitalisation de la BH (110 MDT) sera répartie sous forme de souscription en numéraire (50 MDT) et primes d’émission (60 MDT), et que la participation directe de l’Etat au capital est estimée à 32% soit 35 MDT.

Divergences…

Les avis des membres de la commission ont divergé à propos de l’ajout d’un article portant sur la consultation de l’ARP en cas de changement du taux de la contribution de l’Etat au capital bancaire des entreprises publiques.

A rappeler que 8 membres de cette commission ont refusé cet article qui, selon eux, paralysera la gestion des banques, 5 membres ont accepté et un membre s’est abstenu.

Un nouvel article a été ajouté stipulant la nécessité de présenter des rapports périodiques (tous les 6 mois) à l’ARP sur l’état d’avancement du programme de mise à niveau des banques publique.

Le président de la commission, Mongi Rahoui, a souligné que la recapitalisation ne permettra pas la reddition des comptes et la garantie de poursuites judiciaires contre ceux qui ont contribué à la dégradation de la situation des entreprises publiques.

Pour sa part, Fadhel Ben Amor, a mis l’accent sur la nécessité de changer les responsables du secteur bancaire en absence de contrôle.

Le député Mohamed Ben Salem a, de son côté, souligné l’importance de la recapitalisation, exprimant ses craintes contre le gaspillage de cet argent dans d’autres secteurs.

La mauvaise gestion est à l’origine de la situation actuelle de ces banques, selon le député Mongi Khadhraoui, alors que le député Moncef Sallami a proposé d’ouvrir 10% du capital des banques publiques aux banques étrangères pour créer une dynamique, développer les services bancaires et réduire la contribution de l’Etat.