Grèce : les marchés asiatiques inquiets battent en retraite

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élévision devant un tableau des changes le 24 juin 2015 à Tokyo (Photo : YOSHIKAZU TSUNO)

[26/06/2015 04:35:54] Hong Kong (AFP) Les marchés asiatiques battaient en retraite vendredi pour la seconde journée consécutive, inquiets de l’absence d’un accord qui permettrait à Athènes d’être renfloué et lui éviterait un défaut de paiement ainsi qu’une possible sortie de la zone euro.

L’euro se repliait également en guettant l’issue des discussions sur le dossier grec.

Les dirigeants européens ont fixé un ultimatum, jusqu’à samedi, date d’une nouvelle réunion de l’Eurogroupe – les ministres des Finances des 19 -, pour que la Grèce tombe d’accord avec ses créanciers.

La Bourse de Tokyo cédait 0,54%, Hong Kong perdait 1,02% et Sydney abandonnait 1,64%.

La place de Shanghai était elle en baisse de 2,85% à la faveur de prise de bénéfices des investisseurs après des mois de bonne fortune. Shanghai avait déjà pâti la semaine dernière d’une forte correction à la baisse due à un resserrement de la liquidité après l’introduction simultanée de nouvelles entreprises sur la cote.

A contre-courant cependant, Séoul prenait 0,24%.

Sur le marché des changes, l’euro s’échangeait contre 1,1182 dollars et 138,05 yens vendredi à Tokyo, contre 1,1206 dollars et 138,53 yens à New York. Le dollar reculait à 123,43 yens.

Réunis avant un sommet européen, pour la quatrième fois en une semaine, les ministres des Finances de la zone euro n’ont pas pu rapprocher jeudi les deux feuilles de routes présentées, l’une par les institutions créancières – BCE, FMI et Commission européenne -, l’autre par la partie grecque.

Les chefs d’Etat et de gouvernement se refusent à arbitrer le bras de fer entre Athènes et ses créanciers.

– Réunion ‘cruciale’ –

Un accord entre Athènes et ses créanciers porterait sur des promesses de réformes et coupes budgétaires en Grèce, ce qui ouvrirait la voie au déblocage d’argent frais pour le gouvernement grec dont les caisses sont vides.

Le bât blesse en particulier sur le dossier délicat de la réforme des retraites et la TVA alors que le Premier ministre de gauche radicale Alexis Tsipras été porté au pouvoir sur un engagement anti-austérité.

La date-butoir est le 30 juin, à laquelle la Grèce doit honorer un remboursement au Fonds monétaire international (FMI).

Le déblocage d’une tranche d’un prêt en suspens depuis presque un an, de 7,2 milliards d’euros, ou à défaut un geste financier de la BCE sera nécessaire pour qu’Athènes honore cette échéance.

Derrière un défaut de paiement au FMI se profile la menace d’une sortie de la Grèce de la zone euro, un “Grexit”, scénario catastrophe pour les responsables européens et pour beaucoup de Grecs qui veulent rester dans l’euro.

Le blocage a affecté une nouvelle fois encore la Bourse de New York.

Wall Street a légèrement baissé jeudi, une belle performance du secteur de la santé ne suffisant pas à entraîner un marché timide face à la Grèce et des valorisations élevées: le Dow Jones a perdu 0,42% et le Nasdaq 0,20%.

L’indice élargi S&P 500, sur lequel préfèrent se baser de nombreux investisseurs, a reculé de 0,30%, soit 6,27 points, à 2.102,31 points.

Les Bourses européennes ont terminé pour la plupart à l’équilibre ou en baisse, dans un marché perplexe.

La chancelière allemande Angela Merkel comme le président français François Hollande ont souligné le caractère vital de la réunion de samedi.

“Nous sommes tombés d’accord qu’il faut continuer à travailler entre la Grèce et les institutions et que l’Eurogroupe de samedi revêt une importance décisive, car le temps presse”, a dit la chancelière.

“Je considère que cette réunion de samedi est cruciale parce que nous sommes à l’échéance”, a déclaré pour sa part le président Hollande.