La Bourse de Paris méfiante face au retour de l’incertitude grecque

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ège de la Bourse de Paris, le 22 septembre 2011 (Photo : Patrick Kovarik)

[25/06/2015 10:13:14] Paris (AFP) La Bourse de Paris a opté pour la prudence mercredi (-0,24%), après quatre séances consécutives de hausse, fragilisée par de nouveaux achoppements dans les négociations entre la Grèce et ses créanciers, à quelques heures d’un nouvel Eurogroupe.

L’indice CAC 40 a perdu 12,33 points à 5.045,35 points, dans un volume d’échanges nourri de 4,9 milliards d’euros. La veille, il avait fini sur une hausse de 1,18%.

Sur les autres places européennes, la Bourse de Francfort s’est repliée de 0,62% tandis que celle de Londres a gagné 0,15%. Par ailleurs, l’Eurostoxx a lâché 0,41%.

Après avoir ouvert proche de l’équilibre, la cote parisienne a temporisé toute la séance, faiblissant temporairement à la mi-journée après des déclarations du Premier ministre grec Alexis Tsipras.

Le marché reste encore “totalement focalisé sur la Grèce”, note Alexandre Baradez, un analyste de IG France.

“C’est une séance qui tranche un petit peu avec les jours précédents où on avait une tendance très nettement positive”, ajoute-t-il.

Même si “les choses ne sont pas remises à plat complètement, il y a une partie des questions qui restent encore pleinement ouvertes et sur lesquelles il n’y a pas eu d’accord entre la Grèce et ses créanciers”, souligne l’analyste.

L’espoir d’un accord imminent, qui avait stimulé les indices au cours des derniers jours, s’est en effet éloigné mercredi après de nouvelles déclarations d’Alexis Tsipras, qui a accusé le FMI de bloquer les négociations visant à éviter à son pays un défaut de paiement.

Le gouvernement grec, menacé de se trouver en défaut de paiement à la fin du mois, a par ailleurs rejeté une contre-proposition soumise par les créanciers à Athènes, comprenant surtout des souhaits du Fonds monétaire international (FMI).

Le porte-parole du ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a estimé pour sa part qu’il restait “encore un long chemin” avant que la Grèce ne parvienne à un accord avec ses créanciers, ajoutant qu’il ne pouvait “y avoir une solution, que si elle est approuvée par les trois institutions” (UE, BCE et FMI).

Le Premier ministre grec s’entretenait mercredi après-midi à Bruxelles avec le président de la Commission Jean-Claude Juncker, le président de la BCE Mario Draghi et la directrice générale du FMI Christine Lagarde, avant la tenue d’une réunion des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) dans la soirée.

Vers 15H00 GMT, la réunion était toujours en cours dans un climat “difficile”, selon une source au fait des discussions, craignant une longue nuit de négociations.

Si une solution se dessine à l’issue de cette réunion, “le marché devrait reprendre sa course haussière”, estime M. Baradez.

Mais “si on reste sur la même tonalité que celle d’aujourd’hui, il y a de fortes chances que l’on repasse à nouveau sous les 5.000 points demain”, poursuit-il.

Un sommet européen, qui devrait être consacré à la dette grecque, est également prévu jeudi et vendredi à Bruxelles.

Dans ce contexte, l’attention des investisseurs, entièrement mobilisée par la Grèce, est restée peu sensible aux indicateurs.

Le baromètre Ifo du moral des entrepreneurs allemands s’est à nouveau replié en juin tandis que le moral des milieux financiers, mesuré par le baromètre ZEW, a chuté ce même mois à son plus bas niveau depuis novembre.

Aux États-Unis, le Produit intérieur brut (PIB) s’est contracté de 0,2% au premier trimestre, mais moins que précédemment estimé.

Du côté des valeurs, le secteur des télécoms était malmené après le rejet par le groupe Bouygues (-9,26% à 34,50 euros) de l’offre de 10 milliards d’euros d’Altice, maison-mère de l’opérateur Numericable-SFR (-9,36% à 49,36 euros), sur Bouygues Telecom.

Orange perdait 3,31% à 14,46 euros et Iliad, maison-mère de Free, 8,52% à 208,75 euros.

Les banques étaient quant à elles pénalisées par le contexte d’incertitude entourant la Grèce, à l’image de Société Générale (-0,69% à 44,03 euros), BNP Paribas (-0,87% à 56,86 euros) et Crédit Agricole (-0,14% à 14,05 euros).

Plastivaloire profitait (+2,19% à 49,00 euros) d’une révision à la hausse de son objectif annuel de rentabilité opérationnelle (marge d’ebitda) après un résultat net en très forte hausse (+36,5%) à 6,3 millions d’euros.

Virbac (-7,96% à 198,75 euros) pâtissait en revanche des difficultés de sa filiale américaine qui devraient peser sur son résultat opérationnel courant, attendu “en baisse significative” au premier semestre, et qui pourrait diminuer sur l’ensemble de l’exercice 2015.

Metabolic Explorer (Metex) (-5,69% à 4,14 euros) ne bénéficiait pas de l’obtention d’un financement de 1,5 million d’euros de la part de la banque publique d’investissement Bpifrance pour poursuivre l’industrialisation de la L-Méthionine, un acide aminé utilisé dans l’alimentation animale.

Euronext (CAC 40)