Les principaux acteurs de la crise grecque

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à Athènes (Photo : LOUISA GOULIAMAKI)

[18/06/2015 09:06:39] Bruxelles (AFP) La crise grecque accapare les dirigeants européens et ceux du FMI depuis plus de cinq ans, et est entrée dans une nouvelle phase cette année avec l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement de gauche radicale. En voici les principaux protagonistes.

ALEXIS TSIPRAS/YANIS VAROUFAKIS

Le jeune Premier ministre grec Alexis Tsipras joue son va-tout dans cette négociation. Le dirigeant de gauche radicale peut arracher un compromis aux créanciers UE/FMI de la Grèce, en sauvant une partie des promesses faites à ses électeurs. Mais s’il cède à toutes leurs conditions, il s’expose à un Waterloo politique au sein de son parti. Et s’il refuse de céder et mène son pays au défaut de paiement, il risque de torpiller la première expérience de gouvernement de la gauche radicale en Europe.

Porte-étendard de cette négociation, le ministre des Finances, Yanis Varoufakis, est devenu la star du gouvernement Syriza. Mais son style iconoclaste et ses postures provocatrices ont lassé ses pairs et il s’est retrouvé isolé. Cet économiste aussi compétent que donneur de leçons n?en reste pas moins ministre à temps plein et bénéficie du soutien d’Alexis Tsipras.

ANGELA MERKEL

La chancelière a mis elle-même la main à la pâte des négociations ces dernières semaines, souvent en tandem avec le Français François Hollande. Pour celle qui est étroitement associée au sauvetage de la zone euro depuis 2010 – c’est l’une des rares à avoir été déjà en poste à l’époque – le risque d’éclatement du bloc monétaire fait figure de repoussoir absolu.

Elle serait prête à transiger un peu, mais pas trop: son opinion publique est de moins en moins bien disposée à l’égard de la Grèce, et les députés de son parti (conservateur) grincent des dents. Or, tout changement significatif au programme d’aide actuel ou toute nouvelle aide devront repasser devant le Parlement allemand.

JEAN-CLAUDE JUNCKER/JEROEN DIJSSELBLOEM

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éerlandais Jeroen Dijsselbloem, le 11 mai 2015 à Bruxelles (Photo : JOHN THYS)

Ancien patron de la zone euro, Jean-Claude Juncker n’a jamais caché sa sympathie pour le peuple grec, dont il se déclare l’ami. Face aux craintes de voir le pays sortir de l’euro, celui qui est devenu entre-temps président de la Commission européenne s’est improvisé médiateur, n’hésitant pas à multiplier les coups de fil et les rencontres avec Alexis Tsipras. C’est lui qui l’a invité une nuit de juin à Bruxelles pour tenter de débloquer les négociations. Sans succès.

Le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem était également de la partie. Le chef de l’Eurogroupe est l’artisan de l’ombre, le “notaire” qui pourra entériner un accord, s’il voit finalement le jour. Il était un des premiers à s’être rendu à Athènes pour rencontrer le gouvernement Syriza.

MARIO DRAGHI

L’Italien préside la BCE, à la fois créancier d’Athènes et bouée de sauvetage des banques grecques. M. Draghi prend soin de ne pas apparaître en première ligne, rappelant à l’envi que “la BCE n’est pas une institution politique”. Il veut un accord “solide”, pas une solution à la va-vite. Il est sous pression car un nombre croissant des gouverneurs de banques centrales nationales remettent en question le soutien aux banques grecques. Dans le même temps, un “Grexit” mettrait son institution, plus que n’importe quelle autre, en première ligne, et la ferait entrer dans des “territoires inexplorés”.

CHRISTINE LAGARDE/POUL THOMSEN

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à Athènes, en 2013 dans la capitale grecque (Photo : Aris Messinis)

Celle qui était encore ministre française des Finances lors du premier plan d’aide à la Grèce en 2010 traîne ce boulet en héritage depuis sa nomination en juillet 2011 à la tête du FMI, institution soucieuse d’être remboursée en temps et en heure. Face aux rebuffades d’Athènes et aux atermoiements européens, Mme Lagarde souffle le chaud et le froid: elle met en avant sa “flexibilité” mais a également fait sensation en envisageant “la possibilité” d’une sortie de la Grèce de la zone euro. A un an de la fin de son mandat, elle sait que son bilan sera en grande partie jugé à l’aune du dossier grec.

Derrière le sourire de Mme Lagarde se cache toutefois le véritable architecte de la doctrine du FMI sur le dossier: le Danois Poul Thomsen, ancien chef de mission du Fonds à Athènes au plus haut de la crise, qui ne peut désormais plus s’y rendre sans garde du corps.