Grèce : Varoufakis préfère un défaut sur le FMI que sur les salaires

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à Athènes 15 mai 2015 (Photo : LOUISA GOULIAMAKI)

[19/05/2015 05:54:12] Athènes (AFP) Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a envoyé des signaux contradictoires lundi soir, assurant “préférer un défaut de la Grèce sur le FMI plutôt que sur les salaires”, tout en considérant qu’un accord avec les créanciers est proche.

“Je pense que nous sommes très proches d’un accord” avec les créanciers, “peut-être dans une semaine”, a lancé le ministre lors d’une interview sur la chaîne de télévision grecque Star, indiquant “qu’une rupture avec les créanciers n’est pas dans nos projets”, pas plus qu’un “changement de monnaie”.

Parallèlement, alors que le pays semble au bord du gouffre financier, avec 1,5 milliard d’euros à payer au Fonds monétaire international (FMI) en juin, et autant en salaires et pensions aux fonctionnaires et retraités grecs, le ministre a déclaré que “les pensions et salaires étaient sacrés (…) une absolue priorité”, et qu’il “préfère un défaut envers le FMI plutôt que sur les salaires”.

Interrogé sur la capacité du pays à payer tout cela en juin, M. Varoufakis a d’abord éludé, rappelant seulement que ce mois-ci, déjà, “il n’était pas certain que (la Grèce) pourrait rembourser 750 millions d’euros au FMI” le 12 mai, ce qu’elle a fait en définitive.

Il a confirmé, comme l’indiquait la presse ce week-end, que le Premier ministre Alexis Tsipras avait prévenu les créanciers de la Grèce de ce risque en leur envoyant une lettre peu de temps avant l’échéance du 12.

Yanis Varoufakis s’est ensuite dit certain que la Grèce “n’arriverait pas au point d’être incapable de payer le FMI”.

Le ministre a reproché aussi aux créanciers “de ne rien apporter de neuf dans les discussions”, contrairement à la Grèce selon lui. Les créanciers ont pour leur part l’habitude d’affirmer l’inverse.

M. Varoufakis a aussi révélé une des idées d’Athènes, présentée aux créanciers, pour essayer de mieux faire rentrer la TVA dans les coffres publics : instaurer une TVA plus élevée de 3 points sur les paiements en liquide par rapport aux paiements par carte et unifier la TVA autour de deux taux (15% – ou 18% en liquide ; 6,5% – ou 9,5% en liquide).

Actuellement, la TVA est à 23% en Grèce, avec deux taux plus réduits, 13% pour l’alimentation, les boissons non alcoolisées, les places de concerts, restaurants, cafés, et 6,5% pour les médicaments, livres, journaux, hôtellerie…

Des différends demeurent dans les négociations sur les modalités de réforme des retraites et du marché du travail, a réaffirmé M. Varoufakis.