Prêt-à-porter féminin : les ventes se stabilisent en 2014, signaux positifs pour 2015

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à Bordeaux, le 7 janvier 2015 (Photo : Jean-Pierre Muller )

[11/02/2015 18:41:17] Paris (AFP) Les ventes du prêt-à-porter féminin se sont stabilisées en France en 2014, après six années consécutives de baisse, laissant espérer aux acteurs du secteur une année 2015 sous le signe de la reprise.

L’an dernier, le montant total des ventes du secteur s’est élevé à 10,8 milliards d’euros, en progression de 0,1% par rapport à 2013, a annoncé mercredi la Fédération française du Prêt-à-porter féminin (FFPAPF).

Le prêt-à porter féminin “fait de la résistance” dans un contexte de ralentissement général de la consommation d’habillement (-0,9%), a déclaré Daniel Wertel, président de la fédération lors d’un point presse.

“On a observé depuis plusieurs mois, et notamment sur le premier semestre 2014, un frémissement qui tranche avec la période récente”, qui a enregistré six années de baisse consécutives, a-t-il souligné.

Depuis le début de la crise en 2008, les dépenses en prêt-à-porter féminin ont ainsi reculé de 9,7% en France, les vêtements, considérés comme des achats non prioritaires, faisant souvent les frais des arbitrages de consommation dans un contexte de crise.

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êtements à Nantes (Photo : Georges Gobet )

Toutefois, sur 2014, les mois entre janvier et juin ont été particulièrement dynamiques, avec un chiffre d’affaires en progression de 1,3%.

Mais l’automne, “très difficile” en raison d’une météo trop clémente pour la saison et d’un surcroît de charges sur les ménages (impôts), a ensuite quelque peu freiné cet élan. Sur ces six derniers mois de l’année, seuls août et septembre ont montré une orientation positive, note la fédération.

Malgré tout, l’année dernière a permis d’observer quelques signaux encourageants, laissant entrevoir “au moins une stabilisation, et peut-être même une légère progression” sur 2015, a estimé François-Marie Grau, délégué général de la FFPAPF.

– Petites pièces –

Ainsi “pour la première fois depuis six ans, les quantités achetées en PAP féminin se sont redressées : +1,5% en 2014 par rapport à 2013”, note la fédération.

“La mode séduit toujours les femmes” qui conservent une “envie de consommer” et de se faire plaisir, même si la crise et la restriction de leur pouvoir d’achat a eu tendance à orienter davantage leurs achats vers de plus petites pièces, moins onéreuses, estime-t-elle.

Le budget moyen a ainsi encore diminué l’an dernier, passant de 392 euros en 2013 à 387 euros en 2014.

Mais les consommatrices les plus jeunes (entre 13 et 24 ans, et entre 25 et 44 ans), traditionnelles moteurs du marché, ont elles consommé largement au-dessus des moyennes l’an dernier, avec des budgets de respectivement 620 et 410 euros.

La part des achats en soldes et promotions a, elle, continué d’augmenter. Ils représentent désormais 42,6% de l’ensemble du marché du prêt-à-porter féminin, soit un point de plus par rapport à 2013. La fédération note toutefois que ce rythme de progression a un peu ralenti, après une hausse de 2,7 points entre 2012 et 2013 et de 4,9 points entre 2011 et 2012.

Dans ce contexte de forte activité promotionnelle, et de concurrence accrue avec l’arrivée de nouvelles chaines à prix cassés (Primark), les prix moyens ressortent en baisse de 1,5%, grévant d’autant les marges des commerçants.

Côté circuits de distribution, le trio de tête reste inchangé: les chaînes spécialisées continuent de rassembler la majorité des achats de vêtements féminins, avec 34,6% des sommes dépensées (+0,5 point). Les multimarques, bien qu’en repli de 0,8 point, restent deuxième avec 19%, tandis que les grandes surfaces généralistes (type La Halle, Gemo…), apparaissent en troisième place avec 10,3% (-0,1 point).

Internet a poursuivi sa progression en 2014, gagnant 11,5% par rapport à 2013. Avec la vente par correspondance qui s’est largement convertie à la vente en ligne, la Toile représente désormais 14,9% de l’ensemble des ventes du prêt-à-porter féminin en France.

Depuis 2008, les dépenses sur ce canal de distribution ont ainsi été multipliées par 2,9 pour atteindre 1,6 milliard d’euros.

De la même manière, les dernières années ont vu émerger de nouveaux modes de consommation textile en France, comme la généralisation progressive des sites de vêtements de seconde main — 61% des Françaises déclarent avoir déjà acheté des vêtements d’occasion — ou de location, note la fédération, jugeant que ces tendances devraient se poursuivre à l’avenir.