Les Lorrains disent “Non” à la construction d’une nouvelle gare TGV

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ère, le 22 janvier 2015, en Lorraine (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[01/02/2015 20:50:50] Metz (AFP) Les Lorrains ont voté “Non” à la construction d’une nouvelle gare TGV, à 20 km de celle existante, lors d’une consultation organisée par le Conseil régional marquée par une abstention d’environ 90%, a reconnu dimanche soir le président PS de la collectivité, Jean-Pierre Masseret.

“Les tendances (en faveur du “Non”) sont connues. Nous allons réunir prochainement le Conseil régional, car une interprétation des résultats sera nécessaire”, a expliqué M. Masseret dimanche soir, sans préciser si la construction d’une nouvelle gare aura lieu ou non.

Selon les dépouillements de 2.233 communes sur 2.336, le “Non” s’imposait en recueillant 58,66% des suffrages, pour une participation de près de 10%.

Les résultats définitifs seront connus le 6 février.

Mi-janvier, M. Masseret avait estimé qu’une participation entre “10 et 15%” serait une “réussite” pour cette consultation n’ayant pas force exécutoire, à l’inverse d’un référendum.

“Il n’est pas anormal de suivre ce vote, mais on n’est pas non plus obligé de le suivre”, a affirmé le patron de l’exécutif lorrain, qui a précisé que la question de la construction de la gare serait tranchée par le Conseil régional “avant le 1er mars”.

Une gare TGV existe déjà en Lorraine, à Louvigny (Moselle), mais cette dernière n’est accessible que par la route, alors que la nouvelle de Vandières serait reliée au TER.

– ‘Coup politique’ –

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évrier 2015, en Lorraine (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

Le projet prévoit par ailleurs la reconversion de Louvigny en gare de fret à grande vitesse.

Si la Meurthe-et-Moselle et les Vosges ont voté “Oui”, les électeurs de Meuse et surtout de Moselle ont largement rejeté le projet.

Le président de la région Lorraine, favorable au projet, avait justifié cette consultation citoyenne pour “compenser les dérives de la politique politicienne”.

Une nouvelle gare TGV à Vandières, qui a fait l’objet d’une déclaration d’utilité publique depuis 2011, avait largement divisé la classe politique régionale: soutenue par le PS, le PCF et EELV, elle avait également les faveurs du président UMP du Conseil général des Vosges, Christian Poncelet.

Nadine Morano, chef de l’opposition UMP-UDI au conseil régional, avait en revanche dénoncé un “coup politique à dix mois des élections régionales”, jugeant cette consultation d’un coût de 300.000 euros “totalement inutile”.

Dès 2000, les collectivités lorraines et l’Etat s’étaient engagés à prévoir une gare TGV à Vandières, petite commune entre Metz et Nancy, à l’endroit où le réseau TER croise aujourd’hui la ligne LGV Est.

Les pro-Vandières soulignent que le coût officiel de la nouvelle gare, 120 millions d’euros, sera assuré sans taxe nouvelle et sans emprunt. En octobre, l’Etat a autorisé son financement par une part de la taxe sur les carburants (TICPE) en Lorraine, une ressource qui ne peut être affectée en dehors de cette région.

Mais les anti-Vandières affirment que la facture globale devrait être plus salée: de 200 à 350 millions d’euros selon leurs estimations, en intégrant les aménagements routiers pour la future gare et la reconversion de Louvigny en gare fret à grande vitesse, solution dont ils doutent aussi de la viabilité.

Certains maires craignent par ailleurs que Vandières ne serve de prétexte à la SNCF pour réduire, voire supprimer à terme, ses dessertes TGV directes vers Paris depuis des villes lorraines.

Prévue à l’horizon 2018-2020, Vandières n’aurait “aucun impact sur la desserte existante pour les gares lorraines”, avait toutefois assuré le PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, rappelant que la future gare n’assurerait que des liaisons TGV “de province à province”, comme Louvigny actuellement.