Apec : l’Asie-Pacifique s’engage dans le combat anticorruption

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à Pékin, le 8 novembre 2014 (Photo : Greg Baker)

[08/11/2014 12:47:32] Pékin (AFP) Les pays de l’Asie-Pacifique, réunis samedi à Pékin au niveau ministériel, ont adopté un plan pour durcir le combat contre la corruption dans la région, en écho à la campagne en cours en Chine.

Pékin milite notamment pour l’extradition de ses fonctionnaires accusés de corruption et réfugiés à l’étranger, mais bute sur les réticences de ses partenaires, suscitées par l’absence de traités et de garanties judiciaires suffisantes du système chinois.

Une résolution anticorruption, mise en avant par la Chine et les États-Unis, a toutefois été adoptée samedi à l’occasion des travaux préparatoires au sommet du forum de coopération Asie-Pacifique (Apec), qui doit s’ouvrir lundi, réunissant les dirigeants de 21 économies de la région.

Dans une déclaration commune, les pays de l’Apec se sont engagés à entamer un combat contre la corruption en “refusant de fournir l’asile à ceux qui s’y sont livrés, y compris (en ayant recours) à l’extradition”.

“Nous, économies de l’Apec, reconnaissons que la corruption entrave le développement et la durabilité économiques, menace l’équité et la sécurité de la société, sape l’autorité de la loi et mine la responsabilité gouvernementale ainsi que la confiance publique”, déclare encore le communiqué.

L’Apec va établir à cette fin un bureau pour le suivi régulier de son “réseau des autorités anticorruption et des agences d’application des lois” (ACT-NET), organisme de coordination lancé en août entre la Chine et les États-Unis.

Les échanges d’informations et la surveillance transfrontalière vont être renforcées, de même que la transparence financière des entités légales pour prévenir et détecter les affaires de corruption.

La Chine a accru récemment sa pression pour l’extradition de ses citoyens recherchés dans ce cadre –campagne baptisée “chasse aux renards”– auprès de pays tels que l’Australie, le Canada, la France ou la Nouvelle-Zélande.

Le président chinois Xi Jinping a lancé une sévère campagne anticorruption à son arrivée au pouvoir en 2012, qui a frappé de très haut responsables, dont l’ancien chef de la police Zhou Yongkang.

Mais, menée par un organe du Parti communiste chinois (PCC) qui fonctionne sans aucune supervision des autorités judiciaires, elle prête le flanc à des accusations d’abus de pouvoir et de manipulations à des fins de “purge” politique.

L’Apec va mettre “des moyens en commun pour poursuivre et si nécessaire traquer les affaires à travers les frontières régionales, et peut-être rechercher les biens” détournés, ajoute le communiqué.

Un rapport officiel de la banque centrale chinoise ayant “fuité” en 2008 estimait à au moins 18.000 le nombre de fonctionnaires corrompus ayant quitté la Chine depuis le milieu des années 1990, emportant avec eux l’équivalent de 123 milliards de dollars.