A Nancy, les chaussures du futur ont des idées sous la semelle

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ésentées le 10 septembre 2014 (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[13/09/2014 12:42:12] Nancy (AFP) Piloter avec son smartphone le degré de chaleur que l’on souhaite ressentir dans ses chaussures, tout en mesurant la distance parcourue au pas près: c’est possible avec de nouvelles semelles connectées mises au point par un inventeur nancéien.

“On peut perdre son téléphone? pas sa chaussure!” affirme avec un grand sourire l?entrepreneur Karim Oumnia, qui lance la première semelle à la fois connectée, interactive, et chauffante, selon lui beaucoup plus fiable que les actuels podomètres sur smartphone, et qui entend s’imposer comme le soulier du futur.

Depuis ses bureaux de la célèbre place Stanislas, l’ingénieur de formation, à la tête depuis cinq ans de la marque de baskets ultralégères Glagla, a passé deux ans à développer ces semelles intelligentes, baptisées Digitsole.

“L’idée, c’est d’aller au-delà de l’objet connecté, qui est bien souvent un bracelet et dont la fiabilité est faible. Là, les pas sont comptés par la semelle, avec un contrôle par une application sur le smartphone via Bluetooth”, résume Karim Oumnia, qui a placé des capteurs au niveau des talons.

Distance parcourue, vitesse, positionnement, altitude, calories brûlées: les joggers bénéficient en direct des informations utiles à leurs courses, ainsi qu’à un? thermostat, qui chauffe la semelle et régule la température de celle-ci jusqu’à 40°C par une simple pression sur le téléphone.

“C’est une technologie très compliquée, que les chausseurs ne maîtrisent pas”, dit fièrement le chef d’entreprise, qui annonce une autonomie de 7 heures de chauffe continue et trois heures de charge, via une simple connexion USB.

Il a par ailleurs développé un partenariat avec un laboratoire du Commissariat à l’énergie atomique pour imaginer de nouvelles fonctionnalités, en même temps qu’il a lancé un tour de table d’investisseurs pour une nouvelle levée de fonds.

– “La technologie est mûre” –

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à Nancy (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

La semelle, une grosse centaine de grammes, faite de polyuréthane, néoprène et poron, renferme une carte électronique fabriquée à Grenoble et une résistance, cachée sous la plante des pieds. “Et elle s’adapte sur toutes les chaussures!”, promet son inventeur.

Avec son équipe d’une douzaine de personnes, Karim Oumnia écume depuis plusieurs semaines les salons partout dans le monde, “en suscitant un intérêt énorme de la part de nombreux groupes”, affirme-t-il.

L’entrepreneur, qui ne souhaite pas vendre sa technologie mais en garder le contrôle via des licences, prévoit de lancer la commercialisation des Digitsole en début d’année sur internet, avant une arrivée en boutique au printemps 2015.

Les plus impatients pourraient même être livrés pour Noël: la mise en ligne du produit sur un site de financement communautaire, la semaine dernière, a dépassé les espérances en récoltant 40.000 dollars en cinq jours, là où Karim Oumnia pensait atteindre cette somme en huit semaines.

“C’est un bon indicateur. Le monde est en train de changer: les chaussures, les vêtements vont être de plus en plus connectés. Les analystes prévoient que 10% des chaussures le seront d’ici cinq à dix ans, soit plus de 2 milliards”, assure, songeur, le patron de Glagla.

“Pour l’instant, on est seuls au monde à faire ce produit puisque les seuls à bénéficier de cette technologie que j’ai brevetée. On a une longueur d’avance et on a des idées pour la conserver”, poursuit-il, en imaginant des capteurs pour mesurer le PH de la transpiration ou l’intégration d’un GPS.

“Le marché ne se limite pas aux sportifs, mais s’adresse à tout le monde: les personnes âgées, qui ne ressentent pas la déshydratation, les motards, etc.” énumère Karim Oumnia, selon qui “la technologie est mûre”.