Médias : Le difficile équilibre entre liberté d’expression et traitement médiatique du terrorisme

Par : TAP

medias_tunisie_tn.jpg“Quel
rôle pour les médias dans la lutte contre le terrorisme?” C’est le thème d’une
conférence organisée jeudi 7 août à Tunis à l’initiative de l’Association
nationale des jeunes journalistes, au cours de laquelle a été réaffirmée
l’importance qu’il y a d’établir un juste équilibre entre la liberté
d’expression, le droit à l’information et l’intérêt national dans le traitement
médiatique de la question du terrorisme.

Les journalistes présents à cette rencontre, des jeunes pour la plupart, ont
appelé à une stricte application des règles professionnelles mondialement
admises. Il en va ainsi de l’obligation de s’interdire la publication d’images
des martyrs de l’armée ou même leur identification par leur nom avant
l’information des familles, sans oublier la présentation d’images propres à
saper le moral des forces armées ou sécuritaires.

Les participants ont, également, souligné l’importance de souscrire pleinement
et spontanément à la lutte contre le terrorisme, entre autres en s’abstenant
d’offrir une tribune à des personnes impliquées dans le terrorisme, qui en font
l’apologie ou qui appellent à la violence et à l’exclusion pour cause de
croyances.

Ils ont fait état, à ce propos, du rôle primordial des structures régulatrices
comme la HAICA en matière d’assainissement et d’orientation du paysage
médiatique, en particulier dans le secteur privé.

Zied Dabbar, membre du Syndicat national des journalistes tunisiens, a suggéré
de faire des recommandations issues de la réunion du SNJT avec les rédacteurs en
chef des médias une plate-forme commune de réflexion sur un “code de conduite” à
adopter par tous les médias dans le traitement des questions sécuritaires, le
terrorisme en tête.

Le journaliste Mohamed Salah Labidi a proposé, de son côté, la mise en place, au
niveau des établissements médiatiques, de “chartes d’honneur internes”
organisant les modalités de traitement de la question du terrorisme et autres
questions sécuritaires.

Selon lui, le “saupoudrage” de l’information peut contribuer à alimenter le
terrorisme.