Tunisie : «Les montants octroyés à des projets culturels menés par le ministère de la Culture pourraient être déduits à 100% des impôts», déclare Mourad Sakli


mourad_sakli-culture.jpgPartie
I

La culture est un puissant moteur à l’échelle économique. Tous les chiffres et
les faits le prouvent. Déjà, selon un rapport publié par l’UNESCO en 2009, le
secteur culturel a généré aux Etats-Unis des revenus de l’ordre de 1,3 billion
de $, sans parler des emplois créés. 7% du PIB mondial est créé par les
industries culturelles. Depuis les années 90, elles se développent à un rythme
annuel deux fois supérieur à celui des industries de services et quatre fois
supérieur à celui des industries manufacturières dans les pays de l’OCDE.

La pauvreté n’est pas qu’économique, elle est aussi et surtout culturelle. La
renaissance culturelle au moyen âge en Europe a été à l’origine de la révolution
économique démarrée au 15ème siècle dans nombre de royaumes et principautés.
Dans la Tunisie du 11ème siècle, le règne des Zirides à Kairouan a permis
l’expansion économique de la cité avant l’invasion hilalienne.

Pourquoi aujourd’hui, dans la Tunisie du 21ème siècle, la culture reste le
parent pauvre alors que sa civilisation figure parmi les plus riches au monde?
Pourquoi le budget du ministère des Affaires religieuses décuple-t-il aux dépens
des autres départements, alors que d’autres ont des budgets réduits? Peut-on
parler de révolution économique si celle culturelle n’a pas eu lieu?

Mourad Sakli, ministre de la Culture, ose parler de la nécessité d’une
révolution culturelle dans notre pays et refuse la posture de complaisance ou de
neutralité sous prétexte qu’on est de passage…

Entretien à propos d’une stratégie culturelle qui sera lancée par un
gouvernement de consensus et laquelle stratégie, nous l’espérons, sera maintenue
grâce à la continuité de l’Etat.

WMC : Monsieur le ministre, vous avez parlé à maintes reprises de la nécessité
de lancer un programme de réformes structurelles dans le secteur culturel.
Comment comptez-vous vous y prendre au vu des résistances auxquelles vous ne
manquerez pas de faire face?

Mourad Sakli: Il y a un projet en 9 points que nous avons présenté à la presse
le 11 mars dernier. Le programme du ministère y est très bien détaillé avec des
plannings vraiment très clairs et un échéancier. Nous y avons introduit des
indicateurs de suivi, car il s’agit bien d’une réforme structurelle, laquelle,
appliquée et mise en place, sera d’une grande utilité pour le secteur de la
Culture et des Arts.

L’idée générale est d’octroyer plus d’indépendance à l’action culturelle et plus
de liberté aux artistes. Nous voudrions également qu’il y ait moins de
dépendance du ministère de la Culture. Nous avons devons articuler cette
stratégie autour de différents axes.

D’abord l’investissement dans le secteur culturel. Il s’agit d’encourager
l’investissement dans la culture, le mécénat culturel, le sponsoring, de
protéger la propriété intellectuelle et de donner plus de possibilités pour
l’action culturelle et pour les artistes. Aujourd’hui, la majorité écrasante des
artistes est tributaire des subventions du ministère de la Culture, c’est une
situation inacceptable. Il serait utile et indispensable pour nos opérateurs
dans le secteur culturel, producteurs et artistes, de pouvoir avoir de
véritables maisons de production, de bénéficier d’un véritable circuit d’aide à
la culture et à la création. Ceci passe par le mécénat, mais impérativement par
les financements et investissements privés, ou des partenariats public/privé
pour créer une véritable industrie de la culture.

Un programme très alléchant mais qui devrait s’adosser sur des lois qui
n’existent pas aujourd’hui?

Le but est également de travailler sur la législation. D’une part, sur les
procédures, d’autre part sur la fiscalité. C’est ce que nous sommes en train de
faire et que nous comptons proposer dans le cadre de la Loi complémentaire des
finances. Il y a un certain nombre de mesures que nous avons proposées au
ministère des Finances. Nous en discutons d’ores et déjà avec les services
concernés. Une réunion a déjà été tenue avec le représentant du ministère des
Finances, nous sommes d’accord sur l’objectif recherché.

Maintenant nous sommes en train de discuter les détails, j’espère que ces lois
seront votées. Elles seront d’un grand secours pour l’essor du secteur culturel.

Comment comptez-vous vous y prendre concrètement?


Il s’agit d’encourager le mécénat dans le secteur de la culture pour en faire
bénéficier les artistes, les maisons de culture, les associations culturelles et
tout type de projet culturel ou artistique dans notre pays. Nous comptons
intervenir non seulement sur l’assiette imposable mais aussi sur le montant de
l’impôt direct à payer. C’est ce que nous avons proposé au ministère des
Finances.

Maintenant, nous sommes en train de discuter du dispositif de mise en place de
ces propositions. Les montants octroyés à des projets culturels ou artistiques
menés par le ministère de la Culture pourraient être déduits systématiquement à
100% des impôts. Les montants octroyés à des associations culturelles ou à des
artistes indépendants seront aussi déduits mais plafonnés pour éviter tout
débordement, mauvais usage ou et évasion fiscale. Nous avons aussi demandé à ce
que toutes les actions de sponsoring soient encouragées avec une meilleure
fiscalité. Vous savez, le sponsoring c’est un outil commercial et donc il ne
s’agit pas là d’intervenir sur la fiscalité mais plutôt de l’encourager un peu
plus par des mesures fiscales.

Au niveau des procédures, nous travaillons à ce que les procédures pour
l’organisation de tous les spectacles des artistes étrangers soient beaucoup
plus souples, et que les taxes à payer répondent aux normes internationales. Ce
qui les situerait autour de 23% et 22% -ces taxes s’élèvent aujourd’hui à 48%.
Cela devient pénalisant, et encourage les opérateurs du secteur de la culture à
faire parfois de fausses déclarations sur les contrats des artistes.

Nous allons, par conséquent, simplifier les procédures et diminuer la taxe pour
encourager nos entrepreneurs à créer, produire et réaliser des événements
culturels dans de meilleures conditions.

La culture est un grand chantier. C’est un secteur qui a été marginalisé depuis
des décennies. Ces trois dernières années n’ont pas non plus été des plus
tendres avec lui. Comment comptez-vous vous y prendre en si peu de temps?

Il s’agit donc de susciter une nouvelle dynamique pour que l’action culturelle
qui ne dépende pas uniquement des subventions octroyées par le ministère de la
Culture. Et puis, dans cette stratégie et sans vouloir rentrer dans les détails
techniques, il y a la restructuration, la réhabilitation des maisons de culture
et celle des bibliothèques publiques sur tout le territoire national. Ce qui se
passe aujourd’hui est que d’une région à une autre, les différences en matière
d’équipements et de commodités et de ressources humaines sont trop flagrantes.

Nous constatons chaque jour que ces lieux dédiés à la culture sont souvent des
coquilles vides. Il y manque une véritable vision culturelle et l’absence de
compétences. J’ai remarqué que la plupart des maisons de culture et des
bibliothèques publiques ne disposent pas du minimum nécessaire tel la
climatisation ou le chauffage. Dans certaines régions comme dans le sud ou le
nord tunisien, c’est inadmissible.

J’ai eu récemment une réunion avec mes équipes à ce propos et nous avons
commencé à mettre en place un plan d’action pour la restructuration et la
réhabilitation de ces lieux. Nous démarrerons, avec quelques projets pilotes,
des bibliothèques pilotes, des maisons de culture pilotes. Nous pensons pouvoir
mettre en place entre 6 et 8 cette année avec un planning sur les 5 années à
venir que nous allons laisser.

Il y a d’autres ministères aussi concernés que vous par la problématique
culturelle, après tout, les maisons de jeunes peuvent aussi abriter des
manifestations et des activités culturelles. Travaillez-vous sur cela avec le
ministère de la Jeunesse et du Sport?

Nous sommes en partenariat non seulement avec le ministère de la Jeunesse et du
Sport mais également avec celui de l’Education nationale. Nous nous sommes déjà
réunis pour discuter des types de partenariats que nous pouvons entreprendre
ensemble. Nous partons du principe que dans les régions où il n’y a pas de
maisons de culture, les maisons de jeunesse prennent le relais, et vice et
versa. Il y a d’ailleurs des actions communes que nous avons d’ores et déjà
démarrées. Lors de la journée du patrimoine, nous avons lancé une très belle
opération sur le patrimoine immatériel, organisée par la maison de la Culture
dans la région de “Bannene” à Monastir, dans une école primaire. Nous y avons
fait une découverte surprenante, à savoir que c’est dans cette école que le
général allemand Rommel avait élu domicile et avait mis en place son quartier
général lors de la Deuxième Guerre mondiale. C’est donc un lieu historique que
nous devrions introduire dans nos circuits culturels et c’est dans ce cadre-là
que la collaboration avec les autres départements se fera: celui de valoriser
notre patrimoine civilisationnel et historique.

Que comptez-vous faire pour récupérer les maisons de culture squattées par les
extrémistes après le 14 janvier et occupées par des extrémistes ou des
activistes?

Je tiens à souligner qu’avant le 14 janvier, les maisons de culture étaient
aussi récupérées par le parti unique de l’époque. Aujourd’hui, nous avons
beaucoup de mal à récupérer la maison de culture de Ksar Helal construite par
des fonds appartenant au ministère de la Culture et occupée de force par
l’ancien parti au pouvoir et ce n’est pas un cas isolé. Nous avons intenté un
procès en justice à ce propos.

Nous avons également prié les directeurs des maisons de culture de s’engager à
préserver la neutralité des maisons de culture et éviter les actions partisanes.
Les élections approchent et nous estimons important de laisser les maisons de
culture complètement indépendantes des mouvances politiques. C’est l’une des
raisons qui nous ont encouragés à mettre en place un Conseil supérieur de la
culture.

Quelle sera sa composition?

Il sera formé d’une trentaine de personnalités de la société civile, des
sommités culturelles et du monde des arts, des intellectuels représenteront
aussi les régions. Je voudrais d’un conseil supérieur de la culture, lequel,
s’il est constitué, soit un mini Parlement de la culture et accompagnera
l’action du ministère dans la mise en place des stratégies et le conseil.

Il étudiera les programmes et propositions du ministère de la Culture et nous
éclairera quant aux problématiques du secteur. Il se réunira une ou deux fois
par an, parce que dans tous les pays du monde, ceux qui ont un ministère de la
Culture n’ont pas une action culturelle indépendante, l’idée a fait son chemin
et a réussi dans tous les pays modernes émancipés et démocratiques… Il faut
essayer d’œuvrer dans ce sens-là, c’est l’un de nos projets phares et nous avons
commencé à préparer les textes législatifs.


Et pour ce qui est des festivals, quelles décisions révolutionnaires
comptez-vous prendre? Savez-vous qu’on vous appelle Monsieur Festival?

Nous avons commencé à penser la restructuration des festivals. On m’appelle
monsieur festival, parce que j’ai eu un passage au festival de Carthage et j’ai
créé quelques manifestations au Centre des Musiques arabes et méditerranéennes.

Nos festival sont quatre manifestations annuelles et au cœur de notre stratégie
aujourd’hui, une nouvelle vision de ces évènements importants pour notre pays.
C’est une approche totalement différente que nous préconisons.

Nous allons d’abord commencer par une classification typologique de ces
festivals. Il faut que nous redessinions leur carte à travers toute la
République. Si bien qu’il y aura dans chaque région un festival qui lui est
spécifique. Des festivals locaux, régionaux et surtout répondant aux
spécificités de chaque région, à une thématique propre à elle, c’est notre
ambition. Chaque fois que vous avez une spécificité à vous, une chose à mettre
en valeur, vous devez concevoir une action pour attirer l’attention sur votre
patrimoine quel qu’il soit. C’est ce qui explique que nous avons commencé à
attirer l’attention des commissions régionales quant à ces nouvelles
possibilités d’enrichissement de la vie culturelle dans les régions. Nous
pensons qu’il faut que les festivals expriment l’identité particulière de la
région et non l’inverse, à savoir «consommer» de l’expression artistique et
culturelle universelle ou panarabe. Il y a des festivals, qui peuvent continuer
à le faire et il y en d’autres qui doivent donner à leurs festivals une
typologie qui leur est propre.

Si nous Tunisiens assistons, impuissants, depuis des années à la dégradation de
la qualité de nos festivals internationaux, comment pensez-vous arriver à
réussir le défi d’une région, un festival? Au Maroc, rien que le Festival des
Arts populaires de Marrakech attire des centaines de milliers de visiteurs.

C’est vrai que nos manifestations culturelles ont perdu de leur superbe mais
nous faisons ce qu’il faut pour qu’ils retrouvent de nouveau leur place sur
l’échiquier de la programmation internationale. Les JCC et les JTC, et mêmes les
JMC, vont revenir cette année et ont tout intérêt à devenir des manifestations
annuelles. C’est indispensable. J’ai parlé avec tous les spécialistes. Ils ont
tous eu la même réponse : nous avons intérêt à organiser les festivals
internationaux chaque année. Parce qu’une fois tous les deux ans, ne nous permet
pas de nous positionner dans le monde des grandes manifestations
cinématographiques, théâtrales ou musicales.

Nous avons du mal à attirer les films intéressants parce que nous n’offrons pas
plus une véritable vitrine. Cette année nous avons trouvé des difficultés à
trouver une semaine pour organiser les JCC, parce qu’il y a de plus en plus de
la concurrence entre festivals et qui ont les mêmes thématiques en Afrique et
dans le monde arabe. Cette année, les JCC auront lieu du 1 au 8 novembre. Et
désormais, il est question d’un festival annuel.

Il faut mettre en place une véritable stratégie pour que nos festivals rayonnent
de nouveau. Vous avez évoqué Marrakech, vous savez que les JCC sont là depuis
les années 60 ? Aujourd’hui il n y a pas uniquement Marrakech, mais nombre
d’autres festivals. Le salut passe par la mise en place de véritables
institutions. Il n’y a plus place à l’improvisation. On m’a reproché le fait de
nommer des directeurs de festivals pour les éditions 2015, et un directeur pour
la foire du livre 2015.

Ce sont des comités qui vont être mis en place avant le 1er semestre 2015 et
vont commencer à travailler dès maintenant. C’est très important de commencer à
réfléchir sur les échéances 2015, 2016, 2017 à partir d’aujourd’hui. C’est même
indispensable, maintenant tous les festivals ont besoin de restructuration. Nous
organisons dès à présent des réunions pour la restructuration de la Troupe des
arts populaires et la mise en place d’un projet pour une institution publique du
festival international de Carthage. Ce n’est pas seulement un choix stratégique
mais une obligation.

Le Festival international de Carthage peut figurer parmi ces manifestations qui
rayonnent dans la région et dans le monde. C’est un évènement qui doit attirer
le regard du monde entier sur le pays et peut encourager à l’investissement et
un évènement qui veut réussir doit être autonome, avoir sa propre institution et
disposer de ses propres moyens. Il faut qu’il y ait une continuité dans la
vision. C’est pareil pour les plus grandes foires du livre, pour les grands
festivals dans le monde. Nous ne pouvons plus permettre de préparer un festival
deux mois à l’avance. Soit nous nous inscrivons dans cette nouvelle dynamique
soit nous continuons à improviser.

Est-ce votre manière de défendre l’idée d’une industrie culturelle qui pourrait
être créatrice d’emploi ?

Pour créer de l’emploi, il faut une véritable stratégie. Une stratégie et une
politique de développement. Un festival comme le festival de Carthage dont le
chiffre d’affaires global avoisine les 3 millions d’euro, ne peut pas
concurrencer un festival qui a un budget de 45 millions d’euros. Il faut par
conséquent une stratégie sur 5 ans pour permettre à ce festival de grandir petit
à petit avec une vision claire, sans pour autant puiser tous ses fonds dans le
public, parce que nous avons vu que c’est difficile de le faire avec juste les
moyens des fonds publics. Donc un festival comme le Festival de Carthage peut
compter sur son histoire et sur sa notoriété, pour grandir et réussir …


Et votre partenariat avec le ministère du Tourisme pour faire de la culture un
produit vendable ?

Nous sommes en partenariat non seulement avec le ministère de tourisme mais avec
un certain nombre des acteurs de la société civile. Ce partenariat est très
important pour nous. Pour ce qui concerne le ministère du Tourisme c’est le
tourisme culturel qui nous intéresse, et c’est dans l’intérêt du pays.

Au ministère du Tourisme, les responsables ont pour objectif de diversifier le
produit touristique et la dimension culturelle est indispensable pour cette
option. Pour nous, il s’agit aussi de valoriser notre patrimoine matériel et
immatériel, mettre les détenteurs du savoir traditionnel dans le circuit
économique pour que ce savoir traditionnel perdure grâce à des actions pérennes.
Le tourisme culturel peut aider, nous avons conçu tout un projet de mise en
valeur de notre patrimoine et surtout le patrimoine immatériel.

Il faut avouer que nous n’envisagions pas cela dans nos objectifs ni dans la
stratégie du ministère de la Culture. Nous avons démarré une phase
d’identification, pour avoir un véritable inventaire de notre patrimoine puis
engager un véritable travail de mise en valeur avec la création de centres de
mise en valeur du patrimoine immatériel. Ils seront des centres combinés où il y
aura la musique, l’art culinaire, la poésie, tout du savoir traditionnel, etc.
Et c’est là où nous sommes en partenariat avec d’autres ministères. Notre rôle à
nous c’est un peu l’expertise scientifique, reconstituer les éléments qui
composent notre culture, les identifier et les mettre en valeur.

Il y a d’autres ministères qui sont aussi concernés comme le ministère du
Commerce, car le secteur de l’artisanat en dépend. Nous sommes d’accord entre
ministères sur le principe de nous entraider. Nous comptons d’ores et déjà
commercialiser davantage de produits de qualité grâce à notre savoir
traditionnel.

Le ministère du Commerce et l’Office de l’artisanat ont déjà commencé, depuis de
longues années, à le faire mais pas de manière scientifique et sans une
véritable expertise. Ils ont réalisé un travail colossal, mais ce travail reste
incomplet parce que sans véritable mise en valeur des produits. Il y a un
travail plus sérieux au niveau des détenteurs du savoir-faire traditionnels et
de protection du savoir-faire.

Au niveau du ministère, nous avons commencé à identifier plusieurs associations
dans les régions qui vont nous aider à identifier les détenteurs de ce savoir.
Nous avons même publié un communiqué, un appel à contribution et un appel à
signer un partenariat entre le ministère et les associations pour justement
mettre en valeur du patrimoine propre à chaque région. Je dois à l’occasion
remercier l’Association Enda parce qu’elle nous a aidé avec son carnet d’adresse
et de son réseau.

Nous avons commencé à identifier d’autres partenaires, notre choix stratégique
est de travailler avec la société civile pour identifier le patrimoine
immatériel ou autre. C’est une voie qui peut être vraiment porteuse. Le
ministère du Tourisme aura pour rôle, une fois ces savoirs traditionnels
identifiés, de les promouvoir et les vendre comme produits offerts par le site
Tunisie. Il faut développer de nouveaux circuits du tourisme culturel, et nous y
travaillons et nous les proposerons au ministère du Tourisme. Ils pourraient
être des combinaisons entre le patrimoine matériel et le patrimoine immatériel.

Le ministère du Tourisme pourrait démarcher ces produits auprès des
professionnels ou aux tours opérateurs, parce que c’est dans son rôle. Nous
pouvons offrir des circuits combinés ou des circuits historiques. Ils peuvent
s’appeler “circuit Hannibal, Alissa, Balkis, Al Kahena ou Abou Al kacem Achebbi
et Ibn khaldoun“. Ce sont des circuits en rapport avec l’histoire de la Tunisie.
Cela se fait dans le monde entier et en plus ce sont tous des secteurs très
porteurs. Bien sur l’objectif reste la création d’une véritable industrie
culturelle, l’industrie culturelle c’est la production artistique, c’est aussi
l’audiovisuel culturel, mais c’est aussi ces produits. Il y a le côté législatif
et les procédures à revoir mais le plus important est une vision, une stratégie
et collaboration effective et efficace avec la société civile. Moi j’y crois.