Hédi Djilani : «Si nous voulons sauver le tourisme, offrons au monde l’image d’un peuple civilisé et d’une transition pacifique»

Tous les rêves sont permis, n’est-ce pas? Et pour Hédi Djilani, l’un de opérateurs privés les plus importants sur la place de Tunis, drainer 15 millions de touristes de haute et moyenne gammes en Tunisie ne sera pas une œuvre impossible si seulement…

hedi-djilani-25122013.jpgSi seulement l’on réussissait à assurer la sécurité, à rassurer les investisseurs locaux et étrangers, si l’on pouvait passer cette phase délicate de l’histoire du pays sans s’appesantir sur les obstacles mais en s’orientant vers la construction, tout cela serait possible. «Nous avons les moyens grâce à nos compétences et la réactivité de nos opérateurs économiques de mettre en place la logistique adéquate pour satisfaire cette catégorie de touristes. Et ce à commencer par les aspects vestimentaires, loisirs et shopping sans oublier les sites culturels».

Pour M. Djilani, si nous mettons en place un plan réaliste pour attaquer des chantiers les plus importants, telles la qualité des services, l’amélioration des infrastructures hôtelières, la revalorisation des produits artisanaux dont notre pays est riche, il y a de fortes chances pour que la Tunisie reprenne sa place en tant que destination de choix dans le pourtour méditerranéen. Des recettes que nous connaissons tous mais que nous avons du mal à mettre en sauce…

«Il va falloir convaincre les véritables professionnels du secteur touristique de reprendre leurs bâtons de pèlerins et de s’engager dans une véritable stratégie de “remise en forme du secteur touristique“ avec une participation effective de l’Etat qui ne doit pas s’en désengager totalement, tout comme il serait important de solutionner l’un des maux les plus néfastes du secteur, celui des créances accrochées auxquelles nous n’arrivons pas à ce jour à mettre un terme».

Le tourisme est un tout, c’est la qualité de l’accueil, la sécurité, l’originalité des sites, l’innovation dans le secteur para-touristique et la diversification des offres. Mais plus que tout, estime l’ancien président du patronat, c’est l’image d’une transition démocratique pacifique et civilisée que nous devrons «marketer» auprès de nos partenaires étrangers.

«Redynamiser le tourisme ne pourrait se faire que par l’implication des originaires des régions dans le développement. Le “Beau Sourire Tunisien“ est vendeur et même le surplus de nos produits manufacturés pourrait être écoulé sur le marché local. Le tourisme est un vecteur important qui pourrait donner un coup de fouet au secteur aérien, aux artisans, aux industriels et même au secteur des hautes technologies».

Que c’est beau tout cela, si seulement les Tunisiens retrouvaient la paix avec eux-mêmes et orienter leurs regards plus dans l’édification du pays que dans des règlements de compte que l’on veut régler. Une honte lorsqu’on voit ceux-là mêmes qui ont été impliqués à différents niveaux avec les régimes de Bourguiba et de Ben Ali s’acharner le plus sur le démarrage des campagnes de purification du pays de ses propres compétences!