Une exposition à la Cité des sciences pour penser le jeu vidéo différemment

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éode, à Paris (Photo : Johanna Leguerre)

[23/10/2013 06:14:19] Paris (AFP) Le jeu vidéo prend ses quartiers jusqu’à l’été 2014 à la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris, avec une exposition portant un regard novateur sur cette industrie et préfigurant ce que pourrait être une future Cité permanente.

Sobrement intitulée “Jeu vidéo: l’expo” et ouverte mardi, elle doit durer jusqu’au 24 août. Elle fait suite à d’autres incursions de ce secteur dans des musées français, notamment au Grand Palais.

“Cette exposition s’adresse à tout le monde, aux joueurs comme aux non joueurs. L’objectif était de faire quelque chose de différent en interrogeant ce qu’est l’expérience du jeu vidéo”, explique à l’AFP Pierre Duconseille, commissaire de l’exposition.

Sur 900 m2, une trentaine de dispositifs muséographiques sont de la partie et permettent d’aborder le jeu vidéo sous un angle inédit, quand “Muséogames”, au musée des Arts et métiers, et “Game Story”, au Grand Palais, cherchaient à mettre en avant sa valeur patrimoniale à travers des productions marquantes de son histoire.

“On n’est pas allé chercher des jeux vidéo à tout-va. On a construit un propos sur l’expérience de jeu et c’est en fonction de cela qu’on est allé chercher des titres ou qu’on les a imaginés nous-mêmes”, souligne le commissaire.

Au sein de cette exposition, dont la scénographie, qui rappelle le film “Tron”, joue sur les contrastes entre les murs noirs et les lumières provenant des écrans et de néons, les espaces proposés permettent notamment d’essayer une version mécanique inédite de “Pong”, sans écran, ou de prendre la place d’un avatar dans une séquence de surf.

Créer sa propre oeuvre

Plus originaux, d’autres dispositifs jouent sur les sens – un joueur voit le jeu sur un écran tandis que son rival doit se contenter du son – ou sur l’aspect compétitif, avec une personne censée perturber la partie d’une autre en modifiant la luminosité de son écran par exemple.

Pour éviter les files d’attente interminables, les installations ont été pensées pour que la durée d’une partie n’excède pas quelques minutes.

Au-delà de la simple pratique du jeu vidéo, il est aussi possible de créer sa propre oeuvre sur une borne dédiée, après avoir choisi son type de jeu, tracé son niveau et réglé divers paramètres comme la vitesse, puis de repartir avec sous la forme d’une carte avec un code à flasher.

“Si le succès est au rendez-vous, cela pourrait déboucher sur la création d’une Cité du jeu vidéo qui serait une manifestation permanente autour de cette industrie. En tout cas, avec l’effervescence qu’on voit autour de ce secteur, on se dit que le timing est bon”, fait valoir M. Duconseille, qui dit viser 250.000 visiteurs.

L’exposition, bâtie en 18 mois pour un coût de 1,6 million d’euros, est d’ailleurs soutenue par plusieurs acteurs du milieu, comme l’éditeur Ubisoft, le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisir (Sell) et le Syndicat national du jeu vidéo (SNJV).

Outre les diverses initiatives françaises, le jeu vidéo a désormais pris l’habitude d’investir des lieux culturels de premier ordre, à l’image de son entrée au musée d’Art moderne de New York (MoMA) en début d’année.

Il s’expose également dans les galeries d’art: après la série “Assassin’s Creed”, chez Arludik l’an passé, c’est au tour du monde coloré d'”Animal Crossing”, de Nintendo, de s’afficher à l’Imprimerie, jusqu’au 4 novembre, à Paris.