Surveillance : le patron du FBI défend les choix d’Obama

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émorations à New York du 12e anniversaire des attentats du 11-Septembre, le 11 septembre 2013 (Photo : David Handschuh)

[21/09/2013 08:28:19] Washington (AFP) Il avait refusé d’avaliser le programme d’écoutes sous George W. Bush. Mais sous la présidence de Barack Obama, le nouveau directeur du FBI considère la politique gouvernementale de surveillance comme un outil “légal” pour lutter contre les “métastases” du terrorisme.

Deux semaines après avoir pris ses fonctions à la tête de la police fédérale, James Comey a accordé jeudi un entretien à plusieurs médias, dont l’AFP, dans l’antre du colossal siège du FBI à Washington.

Du haut de ses plus de 2 mètres, l’ancien procureur fédéral républicain arrive avec la “responsabilité” de continuer de transformer le FBI en agence de renseignement, alors que souffle un vent de polémique sur les programmes de surveillance de l’Agence nationale de sécurité (NSA) et son empiètement sur la vie privée.

“Je me sens à l’aise avec ça”, estime-t-il à propos de ces vastes programmes de collecte de données téléphoniques et surveillance électronique révélés par l’ex-consultant Edward Snowden.

“C’est un outil utile qui est balisé par toutes sortes de contrôles et de contrepoids. (…) La difficulté est de trouver un espace dans la vie publique américaine pour expliquer comment les choses fonctionnent, ce qu’est le tribunal” chargé de contrôler ses activités et “quelles sont les barrières existantes”.

Lorsqu’il était ministre adjoint de la Justice, sous George W. Bush, James Comey s’était opposé à la Maison Blanche qui voulait qu’il certifie la légalité d’un programme d’écoutes controversé, pendant l’hospitalisation en 2004 du ministre en charge John Ashcroft, qui y était également opposé.

Selon le New York Times, M. Comey était même allé soutenir le malade, soumis aux pressions de l’administration Bush, jusque sur son lit d’hôpital.

Ce programme, né après les attentats du 11 septembre 2001, autorisait la NSA à surveiller, sans mandat de la justice, les communications téléphoniques et internet de tout suspect de terrorisme, à l’étranger comme aux Etats-Unis.

A sa suspension en 2007 sous la pression de l’opinion, le Congrès a créé un tribunal chargé de superviser secrètement les activités d’espionnage du gouvernement, et qui sert aujourd’hui de caution aux programmes de la NSA.

La lutte antiterroriste, “je me couche avec”

“Il est important de trouver le juste équilibre entre ce dont le gouvernement a besoin de réunir comme informations de manière légale et appropriée, et l’inquiétude de l’opinion sur le respect de la vie privée”, poursuit M. Comey, à propos des programmes de l’administration Obama. “C’est un débat important et sain”.

Convaincu que la discussion viendra jusque devant les juges de la Cour suprême, il ne voit pas là d’atteinte au 4e amendement de la Constitution sur la protection de la vie privée.

Et si la déclassification de pans entiers de documents, ordonnée par le gouvernement Obama, permet “aux gens de voir” en toute transparence le fonctionnement de ces programmes, elle peut aussi inciter les extrémistes à changer leur manière de communiquer, s’inquiète-t-il, à l’instar du directeur du renseignement américain James Clapper. “C’est un énorme problème”, déplore le nouveau chef du FBI.

Car sa “top priorité” reste la lutte antiterroriste, affirme-t-il. “Je me réveille tous les matins avec ça en tête, et je me couche avec tous les soirs”.

A l’orée de son mandat de dix ans à la tête du FBI, cet homme jovial a “du mal à imaginer” une autre priorité que celle-ci, “étant donné la menace” actuelle.

“C’est une menace qui se métastase”, analyse-t-il, à la fois à l’extérieur du pays, avec les filiales d’Al-Qaïda dans le monde, et “à l’intérieur, avec les violents extrémistes qui se radicalisent tout seuls sur internet”.

Dans la foulée de son prédécesseur Robert Mueller, le chef des plus de 13.000 “agents spéciaux” fédéraux évoque aussi la “menace grandissante” de “loups solitaires” comme Aaron Alexis, qui a tué douze personnes lundi dans un bâtiment de la Marine. Même s’il ne s’agissait apparemment pas là d’un acte terroriste mais de la folie meurtrière d’un homme mentalement perturbé.