Tunisie-CJD/DAPP : 600.000 dinars pour la plateforme Wajjahni en faveur des jeunes entrepreneurs

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«La fonction publique est saturée, elle ne pourrait supporter plus d’embauches, ni offrir plus d’emplois. 700.000 fonctionnaires dans un pays de plus de seulement 10 millions d’habitants, c’est trop. L’emploi doit désormais être assuré par le secteur privé. La culture ancrée dans notre pays a fait que les parents encouragent systématiquement leurs progénitures à se placer dans les départements et les établissements publics», a déclaré Naoufel Jammali, ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, mardi 25 juin 2013, à l’occasion du lancement du programme de développement de l’entrepreneuriat chez les jeunes «Wajjahni.com».

“Wajjahni“ est un programme initié par le Centre des Jeunes dirigeants (CJD), financé par le gouvernement danois et parrainé par le ministère de l’Emploi. Il est l’aboutissement d’un long processus de négociations et de discussions entre la direction du CJD et le ministère de la Formation professionnelle couronné par la diffusion de capsules d’entrepreneuriat sur les deux chaînes de la télévision nationale. «C’est un véritable parcours du combattant, je suis soulagée que ce projet -qui a vu le jour grâce au partenariat tuniso-danois séduit rapidement par notre proposition- soit enfin en phase de démarrage. Le ministère de la Formation professionnelle a très vite adopté l’idée de «Wajjahni», il y avait des cadres conscients des enjeux qu’il représentait pour la dynamique entrepreneuriale et par conséquent la création de l’emploi», a indiqué Wafa Makhlouf, présidente du CJD.

Le site, conçu en partenariat avec le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, expose le programme élaboré par les services du ministère ainsi que les expériences réussies des jeunes porteurs de projets qui ont commencé à zéro, juste à partir d’une idée et ont vu leurs projets aboutir.

«Nous voulions que les jeunes ne subissent plus les aléas d’une formation universitaire inadéquate avec le marché de l’emploi, ou ceux d’une interruption impromptue de leurs études qu’elle ait lieu avant ou après l’université. C’est ce qui explique que, lorsque l’étude de la jeune jdette (membre du CJD) doctorante Amira Mimouni sur les sans-emplois sur tout le territoire national, nous a intéressés en tant que centre des Jeunes dirigeants, nous avons rapidement réagi.

L’étude nous a permis de réaliser les limites des connaissances des jeunes quant aux mécanismes de formation, de financement et d’accompagnement institutionnels ou autres desquels ils peuvent profiter pour changer le cours de leur vie. Il fallait qu’ils deviennent des acteurs de changement et de développement de leur contexte socioéconomique et non pas des victimes d’un système d’enseignement ou d’encouragement à l’emploi inapproprié.

Le chômage ne doit plus être perçu comme une fatalité par nos jeunes. Nous voulons leur redonner confiance en eux-mêmes, en leurs capacités à construire leurs carrières professionnelles et être maîtres du cours de leur vie. En tant que Centre des jeunes dirigeants, nous proposons nombre de programmes de formation à l’entrepreneuriat pour les jeunes porteurs de projets», ajoute la présidente du CJD.

Wajjahni pour renforcer l’esprit entrepreneurial chez les jeunes

La plateforme Wajjahni.com a été financée à hauteur de 600.000 dinars tunisiens par le fonds dano-arabe (DAPP): «Dès que ce projet visant le renforcement de l’esprit entrepreneurial chez les jeunes nous a été proposé par le CJD, nous avons approuvé tout de suite. Pour nous, la lutte contre le chômage revêt nombre de formules et celle de Wajjahni nous a paru concrète, pratique et réalisable, car elle répond à des besoins réels sur le terrain. C’est ce qui explique que nous ayons réagi aussi rapidement», a pour sa part affirmé Jorgen G. Jensen, représentant du DAPP, dans son allocution à l’occasion du lancement du programme.

Wajjahni (oriente-moi) ambitionne de renforcer l’esprit entrepreneurial chez les jeunes, déterminer les profils les mieux appropriés pour le développement d’un jeune leadership entrepreneurial en Tunisie. Outre l’appui technique du ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi aux jeunes porteurs de projets, le guide «Wajjahni» s’articule autour d’outils de management et d’évaluation mis en place par le CJD et dont l’un des instruments se nomme “le maillon entrepreneurial“. «Expérimenter, se former, réfléchir, s’engager et enfin développer», c’est l’approche adoptée par les jeunes dirigeant dans l’apprentissage de l’entrepreneuriat.

Pour diffuser toutes ces idées, il fallait communiquer directement avec le grand public et diversifier les canaux de communication.

Outre les capsules entrepreneuriat qui seront diffusées sur la télévision nationale, la plateforme web wajjahni.com sera alimentée par un éventail de services où l’on trouve des conseils pratiques aussi bien pour la recherche de l’emploi que le développement de l’entrepreneuriat.

«L’approche de l’entrepreneuriat doit être orientée dans le sens de la responsabilisation des jeunes et de leur implication dans la création de projets créateurs d’emplois. C’est culturel, et le ministère veillera à propager cette nouvelle culture en commençant par réviser sa politique communicationnelle et en proposant aux intéressés tous les outils à sa portée grâce aux moyens dont il dispose, y compris les produits de la BTS (Banque tunisienne de solidarité) et de la BFPME (Banque de financement des petites et moyennes entreprises)», a assuré Naoufel Jammali.

«L’éducation formelle vous fera un salarié, l’auto-éducation vous fera un riche». Jim Rohn, entrepreneur et écrivain, ne croyait pas si bien dire sauf que pour les jeunes tunisiens, ils peuvent ne pas se suffire d’une auto-éducation, mais profiter des moyens mis à leur disposition par le CJD et le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi.