Tunisie – Journée nationale de l’agriculture : Des mesures en faveur des agriculteurs et éleveurs

Par : TAP

Le chef du gouvernement, Ali Larayedh, a annoncé, dimanche 12 mai, à l’occasion de la Journée nationale de l’agriculture, une série de mesures en faveur des agriculteurs et éleveurs, entre autres la mise en place d’un programme d’un coût de 21,3 millions de dinars, visant à aider les agriculteurs à faire face au déficit pluviométrique dans les gouvernorats du Centre et du Sud. Ce plan consiste à contribuer au financement du coût d’irrigation d’environ 5,5 millions pieds de cultures endommagées, de distribuer des fourrages pour alimenter 950.000 têtes de bétail et d’autres actions visant à garantir un approvisionnement régulier en eau potable et d’irrigation pendant l’été.

M. Larayedh a également annoncé la consolidation des interventions du Fonds national de garantie(FNG) en vue de réecheloner, sur cinq ans, les dettes des céréaliculteurs, échéantes en été et la prise en charge des intérêts qui découleront de cette opération.

Sur un autre plan, M. Larayedh a fait savoir que de nouveaux projets, moyennant un coût global de 53 millions de dinars, sont programmés pour assurer un approvisionnement régulier en eau potable au cours de la saison estivale.

Certains de ces projets seront fin prêts avant l’été 2013 alors que d’autres le seront d’ici l’été 2014.

Il a rappelé, par ailleurs, que le secteur de l’agriculture et de la pêche contribue à hauteur de 8% dans le PIB et représente environ 10% des produits destinés à l’exportation.

“Ce secteur accapare, à lui seul, plus de 16% de la population active et emploie 516 mille exploitants agricoles, soit environ 2,5 millions personnes”, a-t-il ajouté.

Bientôt, une consultation nationale sur les réformes agricoles

M. Ali Larayedh a déclaré, ensuite, qu’une consultation nationale sera lancée, durant les prochaines semaines, pour débattre des réformes proposées dans l’objectif d’améliorer les systèmes de recherche agronomique et de l’enseignement supérieur agricole.

En ce qui concerne les préparatifs pour le mois de Ramadan, il a indiqué que des mesures ont été prises pour assurer les stocks régulateur nécessaires en produits de consommation.

Ces stocks comprennent, notamment, 50 millions litres de lait, 55 millions œufs, 4.400 tonnes de viandes avicoles (poulets et dindes).

Le ministre de l’Agriculture, Mohamed Ben Salem, avait mis l’accent, lors de l’ouverture d’une conférence organisée pour célébrer cette Journée de l’agriculture, sur l’impératif de garantir les conditions propices afin que l’agriculture tunisienne soit prospère et adaptée au développement technologique

Il s’agit d’organiser les producteurs au sein de structures professionnelles actives, sachant que le nombre des agriculteurs tunisiens est passé de 350 mille en 1960 à 517 mille actuellement, d’accélérer le rythme de l’investissement, d’organiser et de renforcer le rôle de la profession dans la gestion des activités de production et de lutter contre le morcellement des terres.

Les “maux” de l’agriculture tunisienne

De son côté, le président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de pêche (UTAP), Ahmed Hnaider Jarallah, a fait remarquer que face à l’augmentation du nombre des agriculteurs, la moyenne de la superficie des exploitations agricoles s’est rétrécie, en passant de 15 hectares (ha) en 1960 à 10 ha aujourd’hui.

D’après lui, 50% des agriculteurs exploitent des terres dont la superficie est moins de 10 hectares, 50% des agriculteurs sont âgés de plus de 60 ans et seulement 1% de cette population est d’un niveau d’enseignement supérieur.

“L’exploitation agricole n’est pas traitée comme une entreprise économique et toutes les politiques et les plans considèrent l’agriculteur comme un acteur social est non un acteur économique”, se plaint le président de l’UTAP.

L’agriculture tunisienne est “malade”, estime-t-il, évoquant comme symptômes la faiblesse du volume des recettes générées par le secteur et la récession des financements bancaires destinés aux projets de l’agriculture.

Layth Ben Becher, président du syndicat des agriculteurs tunisiens, a fait remarquer, pour sa part, que “l’agriculture tunisienne n’a pas réussi à garantir les taux de production souhaités, notamment, dans les cultures à sec (non irriguées)”.

D’après lui, même l’autosuffisance enregistrée dans les filières du lait et des viandes blanches demeure “vulnérable” puisque le pays se trouve, parfois, contraint de recourir à l’importation.

“Nous sommes appelés, aujourd’hui, à assainir la production agricole sur les plans quantité et qualité et à mieux gérer nos ressources naturelles, notamment, dans ce contexte marqué par les dangers du réchauffement climatique”, a-t-il dit, recommandant, à cet effet, la révision des méthodes de culture et des systèmes agricoles en général.

WMC/TAP