PPR introduira la Fnac en Bourse en offrant une action Fnac pour 8 titres PPR

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à Milan (Photo : Olivier Morin)

[17/04/2013 19:04:40] PARIS (AFP) Le groupe PPR, en plein recentrage sur le luxe et l’habillement sportif, a annoncé mercredi les modalités de l’introduction en Bourse en juin de sa filiale Fnac, qui constituera l’une des dernières étapes pour parachever son désengagement du secteur de la distribution.

PPR offrira à ses actionnaires actuels une action de la nouvelle entreprise cotée Fnac pour chaque bloc de huit titres PPR déjà détenus et la première cotation du Groupe Fnac est prévue le 20 juin, soit deux jours après l’assemblée générale qui verra PPR se rebaptiser Kering.

La mise en Bourse prendra la forme d’une scission et non d’une vente: les actions de la nouvelle entreprise seront distribuées aux actionnaires actuels de PPR au prorata de leur participation actuelle. L’opération ne rapportera donc pas un centime à PPR/Kering.

“Kering distribuera à ses actionnaires un maximum de 15.764.588 actions Groupe Fnac, représentant un peu moins de 95% du capital” de l’entreprise, précise le communiqué.

“Les 5% restants sont gardés pour l’instant par Kering pour des raisons techniques et seront mises sur le marché séparément”, a dit à l’AFP un porte-parole de PPR.

Le groupe avait annoncé le 9 octobre son intention de scinder sa filiale de distribution de biens culturels et de l’introduire en Bourse en 2013, après avoir d’abord cherché pendant plusieurs années à la vendre.

PPR a choisi de se recentrer sur le luxe et l’habillement sportif, plus porteurs au niveau international et plus rentables que la distribution, et se rebaptise Kering pour parachever cette mue.

Il espère aussi voir son titre en Bourse profiter de cette scission. Car l’action PPR subit aujourd’hui une décote de holding. Depuis l’annonce en octobre du projet boursier pour la Fnac, le titre PPR a bondi de près d’un tiers. Il a pris 16,22% depuis le 1er janvier et a clôturé mercredi à 163,70 euros.

Une fois la Fnac cotée, il ne restera plus à Kering dans le secteur de la distribution que l’activité La Redoute, vouée à être vendue d’ici fin 2013.

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ès la présentation du nouveau nom du groupe: Kering (Photo : Eric Piermont)

La Fnac séduira-t-elle en Bourse ? Le PDG François-Henri Pinault martèle qu’il croit dans le modèle. Et ce, même si la Fnac est peu rentable et évolue dans un marché très concurrentiel.

L’enseigne a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 4 milliards d’euros en 2012 (-2,5% sur un an) pour un résultat opérationnel courant en baisse de 23% à 79 millions d’euros. Le résultat net n’a pas été communiqué.

La Fnac souligne le succès de son site e-commerce — les ventes sur internet ont connu des progressions “à deux chiffres en France” en 2012, atteignant 388 millions d’euros, et génèrent désormais 14% du chiffre d’affaires — et de ses nouveaux espaces enfants et petit électroménager.

Son site internet compte parmi les cinq premiers sites d’e-commerce en France en fréquentation et en chiffre d’affaires (plus de 10 millions de visiteurs uniques moyens par mois selon Médiamétrie/Févad). Il serait le deuxième derrière Amazon sur le marché de la culture et des jeux.

Comme preuve de sa confiance, la holding familiale Artemis qui détenait 40,6% de PPR au 31 décembre 2011 conservera “pendant au moins deux ans la totalité de ses actions Fnac, et la plus grosse partie pendant presque trois”, avait dit à l’AFP en février le directeur général délégué de PPR, Jean-François Palus.

Avant sa sortie des comptes de PPR, la Fnac assurait environ un quart des recettes du groupe. Mais la locomotive de PPR est aujourd’hui le luxe, porté par un marché en plein boom grâce à la clientèle asiatique. Le groupe détient notamment Gucci, Saint Laurent, Bottega Veneta, Balenciaga, Stella McCartney, Alexander McQueen, Brioni, Boucheron, Girard-Perregaux…

Il a aussi de grandes ambitions dans le “Sport & Lifestyle”, un pôle qu’il construit autour du géant Puma (qu’il détient à plus de 80%), même si les résultats de Puma ont déçu en 2012.