Medef : vote sur un changement des statuts, décisif pour Laurence Parisot

[28/03/2013 08:05:13] PARIS (AFP) Laurence Parisot, à la tête du Medef depuis près de huit ans, saura jeudi si elle peut espérer en rester présidente, à l’issue d’un vote décisif sur un changement des statuts de la plus grande organisation patronale de France.

Les 45 membres du conseil exécutif du Mouvement des entreprises de France (Medef) doivent se réunir à partir de 10H30 au siège parisien de l’organisation pour se prononcer à bulletins secrets sur une réforme qui autoriserait la patronne des patrons à se présenter pour un troisième mandat.

Ils décideront à la majorité simple si, oui ou non, ils transmettent à une assemblée générale extraordinaire la réforme proposée par le comité statutaire, saisi par Mme Parisot elle-même, qui souhaite se maintenir plus longtemps qu’autorisé.

Plusieurs fédérations professionnelles ou régionales ont déjà annoncé leur opposition à l’instauration de mandats de cinq ans renouvelables sans limite autre que l’âge du candidat, une transformation qui s’appliquerait la présidente actuelle dès l’élection de l’été prochain.

La patronne des patrons français, qui a provoqué de vives contestations en saisissant en janvier le comité statutaire, ne peut en l’état actuel du règlement interne se présenter à un troisième mandat. Son deuxième mandat de trois ans après un premier de cinq ans s’achève le 1er juillet.

photo_1364457785509-1-1.jpg
à Parris (Photo : Eric Piermont)

Pour être validée, la réforme, si elle passe le cap du conseil exécutif, doit obtenir l’assentiment des deux tiers des 560 membres votants de l’assemblée générale qui devra alors se réunir en session extraordinaire le 16 avril.

Ambiance délétère

Le conseil exécutif est composé de 22 représentants des fédérations professionnelles, 12 des Medef territoriaux, de 10 personnalités qualifiées souvent désignées par Mme Parisot, ainsi que de cette dernière.

Un de ses membres prédisait mardi que le vote de jeudi se solderait par “une courte majorité contre” la réforme. Un autre, décidé à voter contre, estimait récemment que le jeu était “assez serré entre les deux positions”.

Les candidats déjà déclarés à la présidence du Medef sont Pierre Gattaz (53 ans), le président du Groupe des fédérations industrielles (GFI) et de la Fédération des industries électriques, électroniques et de communication (Fieec), Geoffroy Roux de Bézieux (50 ans), patron de Virgin Mobile (Omea Telecom), l’ex-médiateur de la sous-traitance Jean-Claude Volot et le patron de la PME Aqoba Thibault Lanxade.

Quant à la présidente sortante, âgée de 53 ans, elle a officialisé le 1er mars sa future candidature à sa succession si les statuts évoluent.

photo_1364457534020-1-1.jpg
à Paris (Photo : Fred Dufour)

Frédéric Saint-Geours, président de la puissante Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), n’a pas encore dit ses intentions. Mais sa charge contre la tentative de Laurence Parisot de rester aux commandes et sa mise en retrait de l’équipe dirigeante de PSA Peugeot Citroën ont été interprétées comme des pas vers une candidature.

L’ambiance semblait délétère avant le vote de jeudi, certains exprimant même des craintes de fraudes.

Dans un courrier adressé la semaine dernière à tous les autres membres du conseil exécutif, et dont l’AFP a obtenu copie, M. Gattaz demandait que la chef des patrons lui communique “dans les plus brefs délais” le “détail des modalités du scrutin” et notamment “l’inviolabilité de l’urne”.